Réclamées à cor et à cri par le FMI, les mesures de libéralisation du marché du travail n'auraient finalement aucun effet sur la croissance, selon... un rapport du FMI !
La semaine dernière, Christine Lagarde a supplié les 188 pays membres du FMI d'accélérer les réformes structurelles qui permettraient de « relever la croissance d'aujourd'hui et de demain ». Au menu, notamment, la dérégulation du marché du travail, une mesure « difficile » mais « à long terme, tout le monde y gagnera », a-t-elle assuré (voir ici ou là). Alléluia !
Mais il y a comme un léger hic, relevé par Jacques Sapir. En plein milieu du document de référence qui a motivé la sortie de la big boss du FMI, figure un tableau pour le moins intrigant. Les statisticiens du Fonds y ont synthétisé leurs conclusions concernant l'impact des réformes structurelles quémandées par le FMI sur la croissance potentielle des Etats.
Et parmi les sept points pris en compte, il en est un qui mérite quelques secondes d'attention : la déréglementation du marché du travail (« labor market regulation»), dont l'effet sur la croissance potentielle est... nul à moyen-terme (5 ans), et négatif à court-terme (3 ans). C'est à dire que la flexibilisation du droit du travail aurait des effets plutôt négatifs sur l'économie d'un pays. Et on ne risque pas grand-chose à parier que si le FMI possédait des données avantageuses à plus long terme, il les aurait publiées. Non ? Rrogniturruûûû...
(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")