Tension croissante au 3e jour d'expulsion à Notre-Dame-des-Landes

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NDDL 12 04 2018
© LOIC VENANCE / AFP | Un occupant de la ZAD affronte des tirs de gaz lacrymogène à coup de raquette
de tennis, le 10 avril 2018.

L'opération d'expulsion des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes par les gendarmes entre dans son troisième jour, mercredi. Les tensions s'accroissent face à l'ampleur des destructions, ce qui fait craindre un durcissement du conflit.

Au troisième jour de l'opération d'expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des affrontements ont éclaté tôt mercredi 11 avril, entre gendarmes et occupants.

Un journaliste de l'AFP a pu constater l'arrivée des gendarmes vers 06h30 dans la zone où se sont concentrés mardi les heurts, non loin de la D281, la route dite "des chicanes", entre les "Fosses noires" et les "Vraies rouges".

Des affrontements ont éclaté vingt minutes après sur la route des Fosses noires qui jouxte les lieux, perpendiculaire à la D281. Les gendarmes ont répliqué aux projectiles lancés par un groupe de quelque 70 zadistes par des tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement.

Les zadistes se sont positionnés derrière l'une des barricades de 2 à 3 mètres de haut constituées de palettes, taules et débris de bois, qui sont apparues dans la nuit sur cette route. Ils ont ensuite mis le feu à une barricade. Un petit fossé a également été creusé. Un hélicoptère survole la zone tandis qu'un convoi d'une vingtaine de fourgons de gendarmerie s'est positionné sur la D281.

"On a atteint nos objectifs lundi et mardi et aujourd'hui on attaque la suite", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Mardi, les heurts ont été plus violents que la veille. Quatorze gendarmes ont été blessés, selon un nouveau bilan du ministère de l'Intérieur, dont quatre après un tir manqué de grenade avec effet de souffle et lacrymogène, tandis qu'une dizaine souffrent également d'acouphènes. Le ministère a fait état d'une nouvelle interpellation.

Selon l'équipe médicale des zadistes, une trentaine d'opposants ont été blessés, dont deux blessés graves hospitalisés.

L'importance de l'opération a amené les opposants à appeler à la mobilisation. "Si ce soir (mardi), la préfecture ne retire pas ses troupes, c'est la mobilisation générale", a annoncé Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport.

Au troisième jour de l'opération d'expulsion sur la ZAD, les tensions s'accroissent sur le terrain face à l'ampleur des destructions, amenant des opposants historiques à battre le rappel de leurs soutiens et laissant craindre un durcissement des affrontements.

Le 17 janvier, en mettant fin au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le Premier ministre Édouard Philippe avait promis d'éradiquer la "zone de non droit".

L'opération d'évacuation démarrée lundi est la première d'ampleur depuis l'"opération César" à l'automne 2012, qui avait viré au fiasco malgré la mobilisation de plus d'un millier de gendarmes et policiers.

 

Source(s) : France 24.com avec AFP


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