Yémen : tirs sur une manifestation anti-Saleh après l'accord, 5 morts

Ils se passe pas mal de choses dans le monde mais mon regard se posera aujourd'hui sur le Yemen qui souffre en silence, la aussi la dictature tire sur la foule alors que fait l'ONU ?, des tarterêts a Sanaa ont se moque bien des populations, ce qui compte c'est la posture, encore du marketing me direz vous...


Yémen : manifestation anti-Saleh à Sana'a - no... при помощи nocommenttv

Des partisans du président yéménite Ali Abdallah Saleh ont tiré jeudi à Sanaa sur une manifestation réclamant sa traduction en justice, faisant cinq morts, un incident rapidement condamné par M. Saleh au lendemain d'un accord sur le transfert pacifique du pouvoir.

Les manifestants étaient descendus dans les rues par milliers, à l'appel des "Jeunes de la révolution" à l'origine du mouvement de contestation populaire contre M. Saleh, pour protester contre le fait que l'accord signé mercredi à Ryad accorde l'immunité au président et à ses proches.

"Pas de garanties, traduction en justice", scandaient les jeunes partis de la Place du Changement, où ils campent depuis neuf mois pour réclamer la démission du chef de l'Etat.

Des partisans de M. Saleh en civil ont ouvert le feu en leur direction lorsqu'ils sont arrivés rue Zoubeiri, ligne de démarcation entre les zones tenues par les militaires dissidents qui protègent la Place du Changement et les secteurs de Sanaa contrôlés par les forces fidèles au président.

Cinq manifestants ont été tués et 34 blessés, selon un nouveau bilan de l'hôpital de campagne installé par les protestataires sur la Place du Changement.

M. Saleh a aussitôt dénoncé ces tirs et demandé au ministère de l'Intérieur de mener une enquête et de "traduire en justice les auteurs du crime, quels qu'ils soient".

Cité par l'agence officielle Saba, il a accusé "des forces et des éléments", qu'il n'a pas nommés, de chercher à "semer le chaos dès lors qu'apparaît une lueur d'espoir pour rétablir la sécurité et la paix".

"Il donne des ordres de tuer, puis il sort en public pour condamner les tueries", a commenté Walid al-Ammari, un porte-parole des jeunes militants.

Le président contesté, au pouvoir depuis 33 ans, avait signé mercredi soir à Ryad un accord de sortie de crise avec l'opposition parlementaire, en vertu duquel M. Saleh quitte le pouvoir dans un délai de trois mois.

Les manifestants s'en sont également pris à l'opposition parlementaire, le Forum Commun, qui a signé l'accord avec M. Saleh.

"Forum Commun, al-Islah, partez après le boucher (le président)", ont scandé les jeunes. Le parti islamiste al-Islah est la principale composante du Forum Commun, qui regroupe également le Parti socialiste yéménite, parti au pouvoir dans l'ex-Yémen du sud.

La situation était tendue après la fin de la manifestation à Sanaa, des hommes armés fidèles et hostiles au régime étant déployés dans les rues, selon le correspondant de l'AFP.

Une manifestation réclamant le jugement du président Saleh s'est également déroulée à Taëz, une ville à la pointe de la contestation au sud de Sanaa.

Après la signature par M. Saleh mercredi à Ryad de l'accord sur le transfert de pouvoir, des représentants de son parti et des formations de l'opposition avaient signé un mécanisme d'application de ce plan, en vertu duquel M. Saleh doit quitter le pouvoir dans un délai de trois mois.

Aux termes de l'accord, M. Saleh doit remettre le pouvoir pour une période intérimaire à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches. Son fils aîné et ses proches contrôlent les principaux organes de la sécurité au Yémen.

M. Hadi devra procéder à la formation d'un gouvernement d'union avec l'opposition, qui sera chargé de superviser un dialogue national et d'élaborer une nouvelle Constitution.

Mais M. Saleh demeurera président à titre honorifique pendant une période de 90 jours, au cours de laquelle il ne pourra pas contester les décisions de son successeur.

A l'issue de ce délai, M. Hadi sera désigné président pour une période intérimaire de deux ans, au terme de laquelle des élections législatives et présidentielle seront organisées.

Les jeunes contestataires qui campent depuis le mois de février sur la place du Changement avaient dès mercredi soir annoncé leur opposition à cet accord en raison des garanties d'immunité qu'il accorde à M. Saleh.

Source : Nouvel Obs


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