Attaques dans l'Aude : le gendarme Arnaud Beltrame, qui s'était substitué aux otages, est mort

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   Le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame est décédé, ce samedi, des suites de ses blessures. Vendredi, après la prise d'otages de clients dans un supermarché Super U à Trèbes (Aude), il s'était livré à la place des personnes retenues par l'assaillant. Emmanuel Macron salue un homme "tombé en héros".

Arnaud Beltrame 24 03 2018
Le gendarme Arnaud Beltrame, le 24 mars dernier, à la caserne de gendarmerie de Carcassonne © AFP / HO
/ Gendarmerie Nationale

Il a succombé à ses blessures, tôt samedi matin, à l'hôpital de Carcassonne : le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, salué vendredi pour son comportement exemplaire lors de l'attaque d'un supermarché à Trèbes (Aude), a succombé à ses blessures. C'est le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a annoncé la nouvelle sur Twitter, rendant hommage à "son héroïsme et sa bravoure".   

Cet officier de 45 ans s'est volontairement livré au terroriste vendredi, en échange des derniers otages lors de l'attaque du Super U de Trèbes. Il est resté deux heures dans le magasin avec le preneur d'otages qui lui a tiré dessus à plusieurs reprises, juste avant l'intervention du GIGN. Ses blessures étaient trop graves pour que les médecins puissent le sauver.

Une "décision personnelle"

Le gendarme connaissait parfaitement le nouveau schéma national d'intervention anti-terroriste : terrible ironie du sort, en décembre dernier, il avait coordonné à un exercice de simulation d'une tuerie de masse dans un supermarché de la région. Les PSIG sabre de Carcassonne, gendarmes les mieux équipés pour ce genre de situation, étaient déjà déployés en attendant l'arrivée du GIGN de l'antenne de Toulouse, mais Radouane Lakdim, le preneur d'otage, n'a pas attendu pour ouvrir le feu, tuant trois des otages et en blessant 16 autres. 

C'est pour cette raison que le lieutenant-colonel Beltrame a proposé d'échanger sa place avec celle des otages, une "décision personnelle" a assuré le commandant du GIGN, Frédéric Gallois. Il a pris le temps de connecter son téléphone portable pour que ses collègues et le commandement puissent tout entendre. Les trois coups de feu de Radouane Lakdim sur Arnaud Beltrame, près de deux heures plus tard, ont poussé le GIGN a lancer l'assaut pour neutraliser le terroriste et tenter de sauver à temps le gendarme grièvement blessé, notamment au cou. 

Nombreux hommages

Arnaud Beltrame n'avait pas d'enfant, mais il était marié : son épouse est restée à son chevet toute la nuit. Quelques-uns de ses proches sont arrivés ce samedi matin au centre hospitalier sous escorte policière. Les drapeaux de la gendarmerie de Carcassonne, mais aussi de l'ensemble du pays, resteront en berne toute la journée en hommage à cet officier originaire de l'Essonne arrivé dans cette caserne en août 2017, après avoir dirigé le groupement d'Avranches en Normandie.

Les réactions à sa mort sont nombreuses ce samedi matin : Emmanuel Macron affirme "qu'Arnaud Beltrame est tombé en héros et mérite l'admiration de la nation tout entière". Le député FI Eric Coquerel s'est quant à lui dit "éberlué par tant d'héroïsme" : "Ce sont des hommes comme ça, tout ce qu'ils incarnent, qui font notre force par rapport aux idéologies de la mort". "Son héroïsme marquera nos mémoires à jamais", a ajouté le Premier ministre Edouard Philippe. Quant à l'ancien président, François Hollande, il a déclaré : "Ce héros incarne la grandeur, le courage et l'honneur de la France, tout ce que visent les terroristes mais qu'ils n'atteindront jamais." Son prédécesseur Nicolas Sarkozy a également pris la parole : "La République doit s'incliner devant le sacrifice du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui, pour protéger les Français, est mort pour la France", a-t-il publié sur Twitter.

Le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a quant à lui condamné "un assassinat odieux et lâche [qui] vient une fois de plus jeter l'opprobre sur toute une communauté, qui se bat chaque jour pour se prémunir contre les propagateurs de la haine". "Son geste héroïque, sa détermination et son sacrifice forcent notre admiration et aidera à promouvoir l'unité nationale", a-t-il ajouté. 

La ministre des Armées Florence Parly a elle aussi salué "l'héroïsme [d'un] officier qui a porté haut les valeurs de la gendarmerie", et a également salué l'action des forces de l'ordre sur cette opération. 

 

Source : FranceInter.fr

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