De bonnes têtes dans de bons corps

Je ne m’oppose pas à la volonté du gouvernement de mettre certains policiers dans des écoles, cela peut être une réponse adaptée dans les zones particulièrement sensibles de phénomènes de bandes ou de racket organisé. Mais en généralisant le processus plutôt qu’en favorisant les « médiateurs » et par le non remplacement des 50 000 professeurs éradiqués du système d’enseignement, on y voit une réponse réfléchie et désespérée pour habituer nos chères têtes blondes à une présence policière, en faisant appel au bon vieux réflexe citoyen de délation et de collaboration forcée.


et Luc Chatel ont été accueillis par les huées d’élèves et les sifflets de professeurs, hier matin, au lycée la Mare-Carrée, à Moissy-Cramayel. « Les policiers hors du lycée! » ont scandé quelques professeurs dans le hall au passage des ministres. D’autres ont tenté de perturber le point presse en déroulant des banderoles et en scandant des slogans depuis une salle voisine

En vain. Car les grands moyens avaient été déployés : gardes du corps en nombre, salles de classes bouclées, visiteurs filtrés à l’entrée du lycée...
« Ça ne sert à rien, un policier référent ici », estime Louis, élève en 1re. « Notre lycée est calme », confirme Mark. « On n’ira pas voir la policière. Déjà parce qu’elle est en tenue et puis parce qu’on préfère parler aux médiateurs. On les connaît, ils habitent dans le quartier, ils sont plus écoutés qu’un policier », confie Johnson.
« Ce dispositif nie tout le travail des équipes éducatives, qui font des efforts considérables, s’indigne Marie Vermande Lhern, professeur à la Mare-Carrée. Elle ne sera là qu’une demi-journée par semaine. Ça ne changera rien. Si on a besoin de la police, le commissariat n’est qu’à 100 m. » L’arrivée de cette policière référente armée est « stigmatisante pour le lycée et injuste », critique Patrick Albarelli, conseiller principal d’éducation (CPE).
« Il y a eu de graves incidents dans ce lycée en 2005, rappelle Didier Soulès, le commissaire de police de Sénart. Des professeurs nous ont alors réclamé davantage de présence policière. C’est ce qu’on fait. »
La section académique du Syndicat national des enseignants du second degré (Snes) dénonce « une opération de communication qui a pour but de masquer la pénurie de postes », faisant référence à la suppression de 50 000 postes d’enseignants depuis 2007 par non-remplacement de départs en retraite.


Source :
Le Parisien.fr

Informations complémentaires:

Le Parisien.fr : Soudain, une bouteille…
Zigonet.com :
Des policiers au lycée : Brice Hortefeux et Luc Chatel hués, en images
Novopress :
Deux ministres conspués par profs et élèves


 


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