Cyber-haine, une loi à la sibérienne ?

Comme nous avons presque 11% de lecteurs belges, j’ai pensé que cela pourrait les intéresser. Du reste, pour nous, cela peut nous servir d’exemple de ce que pourrait « tenter » le gouvernement en France.

Internet est le seul média qui ne soit pas « formaté », comme j’ai coutume de le dire. Il est comme « l’âme humaine » dans la mesure où l'on y trouve le pire comme le meilleur.

Ce qu'ils veulent, c'est en faire un internet « aseptisé », où l'on ne croise que des galeries marchandes...

Alors que c’est un bien commun à tous les pays du monde, et nous nous devons donc de nous battre pour sauvegarder son intégrité. Il doit rester libre de toutes pressions ou « filtrages » gouvernementaux.

Ami(e)s Belges, je crois qu’il est temps de vous battre pour vos droits… (et accessoirement les nôtres, pour  que votre loi ne se propage pas...)

Amicalement,

F.

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« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. » Jusque-là, cette citation de Voltaire se contentait d’être très célèbre, vaguement subversive et totalement apocryphe. Elle risque bien de devenir, en Belgique, légèrement illégale.

En effet, une circulaire du Collège des procureurs généraux, du Ministère de la Justice et du Ministère de l’Intérieur, livrée ce mois de juin en Belgique dans l’indifférence générale, légifère là où il ne fallait pas.

Désormais, nous prévient-on, “une attention particulière sera accordée à la criminalité commise sur Internet et les réseaux sociaux”. « Criminalité » ?  Diable, de quoi parle-t-on ? D’escroqueries à la carte bancaire, de proxénétisme, de pédocriminalité? Mais non, tout cela est déjà sous surveillance : le vrai danger, c’est « la cyber-haine ».

Comme nul n’est censé ignorer la loi, nos autorités ont eu la gentillesse d’expliciter le concept : “Le terme ‘cyber-haine’ couvre les déclarations haineuses (harcèlement, insultes, remarques discriminatoires) exprimées sur Internet contre des personnes en raison de leur couleur de peau, de leur prétendue race, de leur origine, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leurs convictions philosophique ou religieuse, de leur handicap, de leur maladie ou de leur âge. »

Bref, ce serait formidable, si ce fourre-tout ne permettait pas de poursuivre et punir n’importe quelle opinion malconforme ou « antisociale », comme on disait dans le droit soviétique.

Avant que mes appréciations sceptiques tombent sous le coup de la loi, je tiens à dire que j’aurais aimé que nos gouvernants me donnent plus de précisions sur certains points. Par exemple, les « convictions philosophiques ou religieuses ».

Le cannibalisme est-il à classer dans ce panier ? La critique du meurtre rituel, du mariage forcé à 12 ans ou des sacrifices rituels deviendrait-elle un « crime » ? Auquel cas j’ai bien peur d’être un dangereux multirécidiviste. Mais je vous laisse, on sonne à ma porte…

 

Source : Causeur.fr

Informations complémentaires :

 
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