Maintenant que l’on connaît la source de ces informations, de possibles attentats en Europe, et les répercussions internationales qu'elles peuvent avoir au Pakistan, il faut sans tomber dans la psychose savoir rester vigilent.
PARIS (Reuters) - Les services antiterroristes français ont procédé mardi à l'arrestation de douze personnes pour leurs liens présumés avec la mouvance islamiste, dans deux affaires distinctes, apprend-on de sources policières.
Par un "hasard de calendrier total", trois hommes ont été arrêtés en début de matinée à Marseille et à Bordeaux puis, un peu plus tard, neuf personnes dans la région de Marseille, a-t-on précisé de mêmes sources.
Dans la première affaire, des policiers de la Direction des renseignements intérieurs (DCRI) ont interpellé trois hommes (deux à Marseille, un à Bordeaux) pour des "vérifications".
Ces arrestations ont été confirmées à l'Assemblée nationale par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.
"Ce matin même, des opérations de police (...) ont conduit notamment à trois interpellations directement liées à la lutte antiterroriste", a-t-il déclaré devant les députés.
Ils feraient partie de l'entourage d'un ressortissant français soupçonné d'appartenir à Al Qaïda, arrêté en septembre à Naples. Son arrestation n'a été rendue publique que dimanche.
Selon les autorités italiennes, l'homme, d'origine algérienne, était susceptible de fabriquer des explosifs.
Paris a déposé une demande d'extradition à l'encontre du suspect, âgé de 24 ans et d'origine nord-africaine, considéré comme dangereux selon Rome.
DIALOGUE FRANCE-ÉTATS-UNIS
Il aurait eu en sa possession les coordonnées des trois hommes arrêtés en France mardi mais, contrairement aux premières informations, "il n'y a pas de soupçons de constitution d'une cellule islamiste", a dit à Reuters une source policière.
Dans une affaire totalement distincte, la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et la police judiciaire de Marseille ont procédé à l'arrestation de huit hommes et d'une femme à Marseille et dans ses environs ainsi qu'à Avignon.
Ils sont soupçonnés d'avoir cherché à se procurer des armes et des explosifs mais leur proximité avec les milieux islamistes n'est pas formellement établie.
"Ils n'appartiennent pas à un noyau dur islamiste. S'ils sont dans cette mouvance, c'est du deuxième cercle", a dit une source policière, qui évoque la piste du grand banditisme.
Les autorités françaises avaient évoqué le mois dernier un risque d'attentat kamikaze en France avant de reconnaître que le renseignement à l'origine de l'information apparaissait finalement comme peu crédible.
Dimanche, les autorités américaines ont réclamé à leurs ressortissants la plus grande prudence lors de leurs déplacements en Europe en raison d'un risque accru d'attentat terroriste.
"Il existe actuellement en Europe et en France une menace terroriste qu'il ne faut ni sous-estimer ni surestimer", a fait valoir le ministre de l'Intérieur devant les députés.
"Notre rôle est d'informer sans alarmer. Notre devoir est de ne pas exagérer mais pas non plus être dans le déni de la réalité", a souligné Brice Hortefeux, qui s'est entretenu lundi soir de ces questions avec la secrétaire américaine chargée de la Sécurité intérieur, Janet Napolitano.
"La menace est réelle, notre vigilance est totale et chaque Français doit bien savoir que nous mettons tout en oeuvre pour assurer leur sécurité", a dit Brice Hortefeux.
Nicolas Bertin et Laure Bretton, avec Jean-François Rosnoblet à Marseille, édité par Yves Clarisse
Source : Reuters
Informations complémentaires :
Romandie.news : France: interpellations de personnes soupçonnées de terrorisme
Le Point : TERRORISME - Interpellation de douze islamistes dans le sud de la France
AFP : La police antiterroriste arrête 12 personnes dans la mouvance islamiste
