Le défaut de paiement menace l’Ukraine...

La question que je me pose ... c'est : est-ce que vous avez compris qui sont les RÉELS bénéficiaires des plans de sauvetages des banque en Europe ??? (Vidéo informations complémentaires).

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YURIY DYACHYSHYN I AFP | Getty Images

L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s (S&P) a abaissé vendredi la note de l’Ukraine après les violences des derniers jours. Une dévaluation qui pourrait remettre en cause l’aide financière russe et la solvabilité d’un pays dont l’économie est déjà brisée.

La note du pays passe à «CCC», ce qui correspond à un pays proche du défaut de paiement, et est assortie d’une perspective négative, ce qui signifie que l’agence envisage un nouvel abaissement.

S&P explique sa décision par «la dégradation substantielle» de la situation, estimant qu’après les affrontements de ces derniers jours «un compromis politique est désormais hors d’atteinte».

«Nous pensons que cela accentue l’incertitude concernant le soutien financier de la Russie durant l’année 2014 et pose un risque croissant pour la capacité du gouvernement à payer ses dettes», explique l’agence, citée par l’AFP.

Aide Russe suspendue

Après le refus fin novembre des autorités ukrainiennes de signer un accord de libre-échange avec l’Union européenne, Moscou a accordé à Kiev, au bord de la faillite, un crédit de 15 milliards de dollars et une baisse du prix du gaz importé correspondant à plusieurs milliards de dollars.

Après avoir versé trois milliards de dollars fin décembre, les autorités russes ont suspendu en janvier leur aide. Elles ont annulé à la dernière minute cette semaine le versement d’une tranche de deux milliards de dollars, expliquant attendre un retour au calme.

Si la Russie revenait sur son soutien, S&P estime que l’Ukraine, qui doit rembourser pour 13 milliards de dollars de dettes cette année, ferait défaut.

Faibles réserves de devises

Elle souligne que l’opposition actuelle est «moins soudée» que lors de la Révolution orange de 2004 qui avait porté des pro-occidentaux au pouvoir et «ne dispose pas de chef de file évident».

Les autorités ukrainiennes ont dépensé des milliards de dollars pour soutenir leur monnaie tout au long de l’an dernier, alors que le pays était en récession, et les réserves de devises ont atteint un niveau dangereusement faible.

La pression s’est accentuée avec la crise politique et la banque centrale a introduit des restrictions sur les mouvements de capitaux pour enrayer la dégringolade de la hryvnia.

Source AFP+ AGENCES 21/2/2014

Une économie au bord du précipice Par Emmanuel Grynszpan moscou

L’économie ukrainienne est au bord du précipice, avec la menace d’un défaut de paiement Le climat insurrectionnel à Kiev et dans les provinces de l’ouest aggrave encore une situation économique créée par un gouvernement peu soucieux du développement à long terme.

Le président Viktor Ianoukovitch n’a pas seulement réussi à provoquer la pire crise politique depuis l’indépendance du pays, en 1991, il a aussi brisé son économie. La croissance du PIB était de 5,2% lors de sa première année de règne (2010) ; elle est désormais quasi nulle. Tous les indicateurs macro­économiques sont dans le rouge, avec le spectre d’un défaut de paiement sur la dette.

Le rendement des obligations d’Etat dues en juin a atteint un niveau record jeudi, à 41%, et les agences de cotation baissent presque chaque semaine la note du pays. Kiev doit rembourser 17 milliards de dollars de dette extérieure (Russie, FMI, entre autres) d’ici à fin 2015. On se demande bien avec quoi, alors que le déficit de la balance commerciale s’aggrave et que les réserves de la banque centrale sont au plus bas depuis 2006 et ne couvrent plus que deux mois d’importations. La banque centrale s’est vue contrainte de remettre en place un contrôle très strict du taux de change après avoir dépensé 1,7 milliard de dollars en janvier pour soutenir le cours de la grivna, qui a plongé de 9% depuis le début de l’année. Le secteur bancaire souffre, et l’inquiétude de la population se traduit par une baisse rapide des dépôts bancaires en février.

Investissements étrangers divisés par deux

Les craintes sont partagées par les milieux d’affaires. Les investissements étrangers, déjà peu attirés par l’Ukraine à cause d’un climat en constante détérioration, ont été divisés par deux entre 2012 et 2013, d’après les statistiques officielles ; 76% des investissements venaient de l’Union européenne (UE), contre juste 7% de la Russie. La frilosité du voisin s’est aussi illustrée la semaine dernière, par un rapatriement à marche forcée des liquidités des grandes entreprises russes, rapporte la presse ukrainienne. La crainte d’un défaut de paiement expliquerait cette démarche collective. Il ne s’agit que de l’accélération d’un processus entamé depuis 2012. Dans le secteur financier, les capitaux étrangers ont fondu de 37% au cours de l’année 2013.

Pour sauver le pays du naufrage programmé à court terme, un seul remède : une forte injection de liquidités. Le FMI pose des conditions que le gouvernement a jugées inacceptables, et l’UE n’est plus disposée, pour des raisons politiques, à aider l’administration Ianoukovitch. Voyant ses options réduites, le président a fait un saut à Pékin, qui n’a rien donné. Son homologue russe, Vladimir Poutine, lui a proposé une aide de 15 milliards de dollars assortie de conditions. Kiev a accepté, mais n’a obtenu qu’une première tranche de 3 milliards de dollars, car Moscou a décidé d’attendre une stabilisation politique avant de s’engager davantage. En outre, Kiev est très en retard pour payer sa note de gaz à Gazprom, ce qui irrite beaucoup le Kremlin.

L’engrenage pernicieux dans lequel a glissé le pays tient au népotisme définissant les rapports entre politique et affaires. Une poignée de milliardaires soutient le président Ianoukovitch et son Parti des régions. L’économie est entre les mains d’une cinquantaine d’individus : industrie métallurgique, chimique, télécoms, banques et médias. «La politique en Ukraine est un mécanisme pour attirer l’argent, décrypte l’expert Vladimir Tsybulko. Investir adroitement sur un politicien influent donne des résultats probants, surtout en période de privatisation.»

Le fils oligarque

Viktor Ianoukovitch a décidé de renverser le mécanisme depuis 2011 en créant lui-même un oligarque ex nihilo : son fils Alexandre est devenu depuis milliardaire. L’appétit du clan Ianoukovitch porte sur les nerfs des «anciens» oligarques, qui du coup ne bénéficient plus des privatisations truquées, et se voient parfois même confisquer des actifs. «Quand Ianoukovitch s’est assis sur le trône, des tensions sont apparues, note le politologue Igor Petrouk. Tous les contrats juteux sont tombés dans la poche d’Alexandre Ianoukovitch. Des conflits ont surgi, puis une paix fragile.» Mais c’est le peuple qui s’est révolté. «Ianoukovitch a cru qu’il pouvait tout se permettre, mais il n’a pas réalisé que tout s’étalait au grand jour», remarque Oleksei Lesh­chenko, expert à l’Institut Gorshenin.

 

Source : Letemps.ch via Leblogalupus

Informations complémentaires :

 


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