Les agresseurs du chauffeur de bus de Bayonne ont été arrêtés (Le Parisien.fr)

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Ce mardi, le parquet a demandé la mise en examen de deux jeunes hommes pour tentative d'homicide volontaire et deux autres pour non assistance à personne en danger. L’un des hommes interpellé la veille vivait dans le quartier Balichon où il hébergeait d’autres suspects. La majorité des habitants de cette cité sont excédés par l’insécurité qui y règne.

Bayonne Chauffeur Agresse
Philippe Monguillot, conducteur de bus à Bayonne, s’est fait agresser à l’arrêt Balichon, un quartier fréquenté par
différents suspects. LP/Nathalie Mazier

Au pied des tours blanches du quartier Balichon, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), les habitants ont tous entendu parler de la très violente agression dont a été victime Philippe Monguillot, un conducteur de bus, à l'arrêt de Tram'bus voisin. Ce mardi, le parquet a demandé la mise en examen de deux jeunes hommes pour tentative d'homicide volontaire. Deux autres ont été mis en examen pour non assistance à personne en danger. Choqués, certains riverains s'étonnent qu'un acte d'une telle violence ait pu se produire dans cette petite cité calme située à un kilomètre du centre historique de Bayonne. D'autres, au contraire, ne sont pas surpris et affichent une certaine exaspération.

Comme Denise, une sexagénaire qui vit ici depuis son enfance. « Non vraiment, ici, ce n'est plus comme avant, ça s'est vraiment dégradé, ça devient la cité du n'importe quoi ! », gronde-t-elle. Elle parle d'incivilités de plus en plus fréquentes et d'un sentiment d'insécurité croissant. Alors, lorsque, lundi matin, elle croise des policiers dans l'ascenseur de son immeuble, elle est à peine surprise.

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« Ils m'ont dit qu'ils étaient là pour arrêter des personnes à la suite de l'agression du conducteur de bus ». Les policiers montent au 9e étage et se postent devant la porte marron, numéro « 129 ». « Il y avait une rangée de policiers dans le couloir et j'ai entendu un grand boum », raconte une autre habitante. Derrière cette porte, se trouve Mohamed A. Il a 40 ans et vit ici depuis 6 ans. Les policiers ressortent de l'appartement avec lui et trois autres hommes hébergés chez lui. Les quatre hommes sont ensuite transférés au commissariat de Bayonne où ils sont placés en garde à vue.

«On se doutait bien qu'un jour il y aurait un drame»

Selon une voisine, Mohamed A., vivait seul dans l'appartement depuis le décès de sa compagne au mois d'octobre dernier. « C'est un homme maigre, le visage marqué par l'alcool et la drogue. On le voyait souvent dès le matin avec ses bières. Il ne respectait rien. Chez lui, ça défilait, il y avait toujours du monde. Selon moi, les personnes qui ont été arrêtées avec lui étaient là depuis une quinzaine de jours, c'était des gens de passage. » « Dans son appartement, il y avait toujours du bruit, parfois on entendait des bagarres. On avait alerté, on attendait qu'il parte, on se doutait bien qu'un jour il y aurait un drame ! », confie une autre voisine. Une autre encore assure avoir remarqué un groupe de « marginaux » qui squattait de plus en plus dans le quartier.

Au pied des tours, l'arrestation de Mohamed A., n'a donc pas surpris ceux qui vivent là même si son rôle dans cette affaire reste indéterminé. Un jeune homme ne mâche pas ses mots : « Il était toujours là à gratter des clopes et lorsqu'il était en groupe avec d'autres personnes, ils buvaient, ils parlaient fort, ils se battaient entre eux. On savait que si on passait à côté d'eux et qu'il y avait un regard de travers, ça pouvait mal se terminer. » De là à s'en prendre dimanche soir au conducteur de bus ?

Bagarre et coup mortel

Pour l'heure, la prudence est de mise dans ce dossier et de nombreuses questions restent encore en suspens sur le déroulement précis de l'agression. Mais selon les premiers éléments de l'enquête, un premier scénario se dessine sur ce qui a pu se passer dimanche. Cinq individus seraient entrés dans le Tram'bus à la gare de Bayonne. Il semblerait qu'ils ne portaient pas de masque et n'avaient pas de titre de transport. Selon l'épouse de Philippe, son mari aurait eu un problème dès 14 heures avec deux personnes qui n'avaient pas de ticket. Puis à 19h10, à l'arrêt Balichon, un autre homme serait entré avec son chien, un chien dangereux type pitbull.

Connaissait-il le groupe déjà présent dans le bus ? A son arrivée, Philippe serait alors allé à la rencontre du groupe et une bagarre aurait éclaté sur le quai avec trois des individus. Puis, c'est alors que le conducteur revenait dans le bus qu'un des agresseurs lui aurait asséné le coup mortel. Cet individu serait un jeune homme d'une vingtaine d'années qui aurait donc été interpellé chez Mohamed A., au lendemain de l'agression.

Source : Le parisien.fr

 

 


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