Ça n'a l’air de rien comme ça, tout le monde est contre l’usurpation d’identité, mais ça s’inscrit dans le reste. D’ailleurs, vous voyez que la carte d’identité électronique devrait voir le jour en en août 2021.
Tout ceci s’inscrit dans le cadre du Digital ID 2020, et vous voyez que les géants du secteur font pression. Inutile de vous dire que s’il faut s’identifier pour accéder à Internet, les sites comme le nôtre disparaîtront aussi rapidement que l’anonymat en ligne, gage de notre sécurité contre les pressions amicales...
En Allemagne, il est possible de s'authentifier sur un site Web avec une identité officielle depuis dix ans. Une quinzaine d'autres Etats dans le monde proposent ce service à leurs citoyens. Mais en France, les travaux traînent en longueur depuis des années.
Saisis d'une mission d'information au lendemain de la polémique provoquée par l'application Alicem - une application mobile d'identification officielle dont la version test s'appuie en partie sur un système de reconnaissance faciale -, trois députés ont rendu public mercredi leur rapport qui préconise d'accélérer. Et, pour l'Etat, de tirer les leçons du « bad buzz » en s'obligeant à toujours proposer une alternative à la reconnaissance faciale dans ses projets d'identité numérique.
« Un retard certain »
Très attendu par les milieux économiques, le déploiement de la carte d'identité électronique et de son pendant numérique doit commencer en août 2021. Mais le rapport parlementaire appelle, lui, l'Etat à se fixer des « objectifs ambitieux » de déploiement de la carte d'identité électronique, « à quatre ou cinq ans, plutôt qu'à dix ans ».
Le projet a vocation à faciliter la vie des internautes français, mais également tout en sécurisant leur navigation en ligne. Il s'agit par ailleurs de stimuler le marché de l'identité numérique que lorgnent des groupes français comme Idemia, Gemalto/Thales, Docaposte, IN Groupe ou Atos, mais aussi des PME comme Ariadnext ou Ubble.
« La France accuse un retard certain dans le domaine de l'identité numérique, il doit être comblé », souligne la députée Christine Hennion, corapporteur avec son homologue Jean-Michel Mis de ce document de 120 pages. Pour aller vite, ils recommandent avec la présidente de mission Marietta Karamanli de capitaliser sur FranceConnect, déjà adopté par plus de 10 millions de Français, tout en laissant les groupes privés s'y adosser pour créer des services complémentaires.
200.000 usurpations d'identité par an
L'idée est de soutenir les entreprises tricolores spécialisées dans la confiance numérique. Réputées dans le monde entier, elles peinent à se développer sur leur marché local en raison du retard français. D'après elles, leurs clients s'impatientent.
Pour les banques, les opérateurs télécoms et les sites de paris en ligne, donner la possibilité aux citoyens de s'identifier en ligne avec le tampon de l'Etat leur permettrait d'économiser des frais de vérification de l'identité de l'internaute, alors que l'usurpation d'identité touche 200.000 Français chaque année. Les sites d'e-commerce pourraient aussi compter sur un tel système pour simplifier l'étape de la création d'un compte en ligne.
Flou sur le modèle économique
Mais il reste encore un frein. Et il est de taille : le gouvernement n'a toujours pas tranché la question du modèle économique de l'identité numérique à la française. Pour faciliter l'adoption du système par les Français, il est certain que ces derniers ne paieront pas pour ce service.
Les députés proposent que les éditeurs des sites Web, publics ou privés, sur lesquels s'authentifieront les Français paient FranceConnect ou les plateformes riches en services additionnels que l'industrie numérique française pourrait développer.
Mais les dernières rumeurs à Matignon font encore peser la menace de voir l'Etat proposer gratuitement l'interfaçage avec l'Etat civil via FranceConnect. Au risque de décourager les investissements des acteurs privés qui y voient une distorsion de concurrence. Réunis au sein de l'Alliance pour la Confiance Numérique, ces derniers réclament une clarification rapide des règles du jeu.
Florian Dèbes
Source(s) : Lesechos.fr via Contributeur anonyme
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