Les ultra-riches paient trois fois moins d’impôts qu’il y a 40 ans dans les pays du G20 (Lareleveetlapeste.fr)

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Selon Oxfam, un impôt annuel sur la fortune (ISF) allant jusqu'à 5% pour les multimillionnaires et les milliardaires du G20 pourrait rapporter près de 1 500 milliards de dollars par an.

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Une nouvelle analyse d’Oxfam révèle que pour chaque dollar de recettes fiscales générées par les pays du G20, moins de 8 cents proviennent désormais de l'impôt sur la fortune (ISF). A l’heure où la fin de l’ISF en France a augmenté la fortune des 0,1% des plus riches d’un quart, le réintroduire s’impose comme solution nécessaire pour lutter contre la paupérisation du reste de la population.

Les ultra-riches paient moins d’impôts

A titre de comparaison, plus de 32 cents pour chaque dollar de revenu fiscal (soit quatre fois plus) sont perçus par les taxes sur les biens et les services.

Des études menées au Brésil, en France, en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis ont montré que les ultra-riches avaient en moyenne un taux d’imposition effectif inférieur à celui des travailleurs et travailleuses ordinaires.

L’analyse met en avant que dans les pays du G20, la part du revenu national attribué aux 1% des plus riches a augmenté de 45% au cours des quatre dernières décennies. Tandis que les taux d’imposition pour cette tranche de contribuables ont diminué d’un tiers (60 % environ en 1980 pour 40 % en 2022).

En 2022, les 1% du pays du G20 ont gagné 18 000 milliards de dollars, une somme supérieure au PIB de Chine.

Pourtant, d’après une enquête menée par Survation pour le compte de Patriotic Millionaires, sur 2300 personnes des pays du G20 qui détiennent plus d’un million de dollars d’actifs investissables (c’est-à-dire les 5 % des plus riches), près de trois quart de ces millionnaires sont favorables à une augmentation des impôts sur la fortune. Tandis que plus de la moitié pensent que les richesses extrêmes représentent « une menace pour la démocratie ».

L’ISF contre le dérèglement climatique et pour de véritables démocraties

Selon Oxfam, un impôt annuel sur la fortune (ISF) allant jusqu’à 5% pour les multimillionnaires et les milliardaires du G20 pourrait rapporter près de 1 500 milliards de dollars par an.

Cette somme suffirait pour éradiquer la faim dans le monde, aider les pays à revenu faible et intermédiaire à s’adapter aux changements climatiques, et à remettre sur la bonne voie les objectifs de développement durables des Nations Unies. Selon António Guterres, secrétaire général de l’ONU, un plan de relance de 500 milliards de dollars est nécessaire de la part du G20 pour réaliser l’Agenda 2030 du développement durable.

Le 17 février 2023, il a lancé un appel à l’adresse du G20 pour cet apport de leur part, afin de soutenir les pays en voie de développement.

Selon Camille Landais, économiste français, un ISF européen pour les 1% des plus riches permettrait d’éponger en une dizaine d’années les dettes supplémentaires liées au coronavirus. Un rapport d’octobre de 2020 de Greenpeace estime également qu’un ISF climatique pourrait rapporter 4,3 milliards d’euros par an à l’Etat français.

Layla Yakoub, Responsable Justice fiscale et Inégalités à Oxfam France estime : « En France, quand on voit la décision de Bruno Le Maire de raboter les dépenses publiques de 10 milliards d’euros, on se dit qu’on marche sur la tête. Les Français continuent à subir l’inflation et subissent une cure d’austérité qui de fait alimente le vote RN. De l’argent, on peut en trouver. »

D’après Oxfam France, les superprofits que Bruno Le Maire refuse de taxer auraient rapporté entre 8 et 12 milliards d’euros pour 2022. La fin des droits de succession, qui bénéficie avant tout aux ultra-riches, représente également un manque énorme à gagner pour l’État : entre 8 et 11 milliards d’euros par an.

Le Brésil envisage pendant sa présidence du G20 en 2024 de rédiger le premier accord mondial sur l’imposition des plus riches, afin de réduire les inégalités dans le monde.

La majeure partie de la population mondiale est favorable à une augmentation des impôts pour les plus riches. C’est le cas de la majorité des Américains·nes, 80 % des Indiens·nes, 85 % des Brésiliens·nes et 69 % des personnes interrogées dans 34 pays africains.

L’impôt sur la fortune se présente ainsi comme la solution soutenue par la plupart et nécessaire contre le réchauffement climatique et pour une égalité pour toutes et tous.

Sources : « Moins de 8 cents sur chaque dollar de recettes fiscales collecté dans les pays du G20 proviennent de l’impôt sur la fortune, signale Oxfam », 27/02/24, Oxfam France / « Como Fizemos As Contas », Oxfam Brazil / « Global Tax Evasion Report », EU Tax Observatory /

 

Maïté Debove

 

Source : Lareleveetlapeste.fr


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