Standard & Poor's dégrade la note de la Russie, « sur ordre direct de Washington » selon Moscou

Avouez que c'est gonflé de la part des Etats-Unis, l'état le plus endetté du monde ! Enfin ils ne sont pas à ça près.... (informations complémentaires).

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Ce passage en catégorie "spéculative" va automatiquement écarter la dette russe du portefeuille de certains
investisseurs. (Crédits : reuters.com)

L'agence de notation a abaissé d'un cran la note du pays, désormais fixée à "BB+", mettant en avant la dégradation de ses perspectives de croissance. Une décision qui, selon un diplomate russe, entrerait "dans la logique" des "actions coordonnées entreprises pour saper l'économie" de la Russie.

Mi-janvier, le ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, avait jugé "assez forte" la probabilité de voir Standard & Poor's (S&P) dégrader la note de la Russie. Ses craintes se sont confirmées, lundi 26 janvier. L'agence de notation a abaissé d'un cran cette note, désormais fixée à "BB+", ce qui la fait passer en catégorie spéculative.

Pour justifier sa décision, S&P, qui n'exclut pas un abaissement ultérieur, a mis en avant la détérioration de la flexibilité monétaire du pays, ainsi que la dégradation de ses perspectives de croissance. Standard & Poor's avait déjà adressé en décembre un avertissement, après une chute historique du rouble qui a plongé le pays dans sa pire crise monétaire en quinze ans de pouvoir de Vladimir Poutine.

Risque de fuite des capitaux accrue

Standard & Poor's est la première agence internationale à classer le pays dans la catégorie des dettes souveraines "spéculatives", ou "pourries" en jargon financier. Cette décision va automatiquement écarter la dette russe du portefeuille de certains investisseurs et risque d'accélérer les fuites de capitaux massives causées par la crise ukrainienne, aggravant ses difficultés économiques alors qu'une profonde récession se profile déjà pour cette année.

Fin décembre, le ministre russe de l'Economie avait estimé que si la menace d'abaissement de la note était mise à exécution, cela aurait des "conséquences matérielles" pour Moscou, qui pourrait se trouver contraint de rembourser de manière anticipée jusqu'à 30 milliards de dollars de dette.

Un "pessismisme excessif" selon le ministre russe des Finances

Cependant, Anton Silouanov, le ministre russe des Finances, a estimé que l'agence d'évaluation financière faisait preuve d'un "pessimisme excessif", appelant à ne "pas dramatiser" les conséquences de cette décision.

"La décision qui a été prise démontre un pessimisme excessif et ne prend pas en compte toute une série de facteurs qui font la force de l'économie russe", a-t-il notamment déclaré.

Il a cité notamment le niveau élevé des réserves de devises étrangères dont dispose la Russie, actuellement à 379 milliards de dollars, et le faible niveau de la dette extérieure de la Russie.

"Une nouvelle vague d'hystérie antirusse"

Un haut diplomate russe a même estimé que la décision de l'agence américaine correspond à une sanction déguisée décidée "sur ordre direct de Washington". Vassili Nebenzia,  vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré à l'agence Ria-Novosti:

"Le fait que cette décision ait été prise maintenant n'est pas étonnant: par une coïncidence étrange, elle correspond avec une nouvelle vague d'hystérie antirusse".

"Je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle a été prise non pas sur suggestion, mais sur ordre direct de Washington", a-t-il ajouté.

L'annonce de Standard & Poor's entre selon lui "dans la logique" des "actions coordonnées entreprises pour saper l'économie" russe qui correspondent à "la partie cachée de la guerre de sanctions".

"Les entreprises sérieuses ne vont probablement pas se baser sur de telles notations"

Le Kremlin a dénoncé pour sa part une décision qui "a un lien minimal avec l'économie mais qui est orientée". Le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, a estimé:

"Les entreprises sérieuses ne vont probablement pas se baser sur de telles notations qui ne reflètent pas la situation réelle".

La dégradation de l'agence de notation tombe au moment où Washington et Bruxelles ont menacé Moscou de nouvelles sanctions économiques pour son soutien, y compris selon eux militaire, aux séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine, où de sanglants combats ont eu lieu ce week-end.

 

Source(s) : Latribune.fr via Maître Confucius

Informations complémentaires :

 

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