« Affaire Copé » : derrière les possibles surfacturations de l'UMP, des dossiers qataris...

Je vous avais dit qu'on lâcherait l'affaire pendant 24 h... Eh bien, j'ai une bonne nouvelle pour VOUS, la trêve est terminée... ; )

Enfin, ne rigolez pas trop quand même, car c'est aussi VOTRE argent et le patrimoine de la France...

Amicalement,

F.

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Jean-François Copé, le 25 janvier 2014 à Paris. REUTERS/Benoit Tessier

Depuis la parution dans Le Point, ce jeudi 27 février, d’une enquête sur une possible «affaire Copé», dans laquelle l’agence de communication Bygmalion, fondée par des proches de l’actuel président de l’UMP, est accusée d’avoir «contribué à ruiner» le parti par des prestations surfacturées, il est beaucoup question des 8 millions d'euros déboursés pour des meetings de Nicolas Sarkozy en 2012.

Et ce d'autant plus que le député filloniste Lionel Tardy a réagi d'un tweet ravageur («Tout le monde savait») à l'article, suscitant l'annonce par Jean-François Copé d'une plainte à son encontre – le maire de Meaux compte aussi porter plainte contre l'hebdomadaire.

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Comme le note, entre autres, Le Monde, les soupçons de surfacturation autour de la campagne de Nicolas Sarkozy ne sont cependant pas une nouveauté. Et il y a une autre partie, en revanche, de l'enquête du Point qui a suscité moins de réactions : elle concerne un subtil écheveau d'«étranges connexions» liant Jean-François Copé aux dirigeants et actionnaires de Bygmalion sur fond de ventes d'immobilier de l'Etat à des investisseurs qataris.

L'hebdomadaire révèle en effet que le discret investisseur qui a apporté 1,5 million d'euros au capital de Bygmalion à son lancement est Emmanuel Limido, via la SARL luxembourgeoise Paris Luxembourg Participations. Emmanuel Limido est un ancien banquier qui «gère Centuria, un fonds d’investissement de plus de 4 milliards d’euros largement abondé par les Qatariens».

Or, toujours selon Le Point, le même Limido a servi d’intermédiaire, confortables commissions à la clef, quand le gouvernement français, avec Jean-François Copé comme ministre du Budget (poste occupé du 29 novembre 2004 au 15 mai 2007), a vendu au Qatar deux possessions parisiennes : l’hôtel Kinski, pour 38 millions d’euros, en 2006, et le centre de conférences Kléber, pour 404 millions d’euros, en 2007. Entre ces deux ventes, Guy Alves, aujourd'hui co-associé de Bygmalion avec Bastien Millot, était passé du cabinet de Jean-François Copé à Centuria – on le trouve d'ailleurs auditionné comme tel dans un rapport de 2009 sur les fonds souverains commandé à deux députés UMP, Olivier Dassault et Jean-Michel Fourgous, par Jean-François Copé.

L'achat du centre de conférences Kléber est souvent cité parmi les plus importantes acquisitions du Qatar en France, aux côtés du PSG, d'une partie du capital de Lagardère et de Veolia, du Royal Monceau ou encore de l'ancien siège de la banque HSBC. Et de l'autre côté, cette vente est vue comme emblématique de la politique de désendettement de l'Etat par l'immobilier.

L'acheteur, la société immobilière publique qatarienne Barwa Real Estate, avait cédé le bâtiment, quelques mois plus tard, à un de ses actionnaires pour 456 millions d'euros – une revente que commentait alors dans Le Monde... Emmanuel Limido, présenté comme «directeur général de Centuria Asset Management», sans précision d'un autre rôle dans le dossier.

Auditionné par l'Assemblée nationale en 2008, Stéphane Romatet, directeur adjoint du cabinet du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, expliquait qu'il s'agissait alors pour le gouvernement de mener «une importante opération immobilière de manière à illustrer la capacité de l’Etat à mettre sur le marché des biens de prestige. La vente des immeubles de l’avenue Kléber a alors semblé idoine».

Cette cession, menée par France Domaine, un service du ministère du Budget, avait été critiquée par la Cour des comptes en 2009. Si l'offre retenue était la plus élevée des dix déposées, les magistrats financiers relevaient qu'un second tour d'appel d'offres n'avait pas été organisé alors qu'il aurait pu l'être, «compte tenu de l’emplacement et du caractère exceptionnels de cet ensemble immobilier, ainsi que de la hausse des prix de l’immobilier de bureau parisien à l’époque». Ils pointaient que les résultats théoriquement confidentiels du premier tour de l’appel d'offres avaient «été connus des acteurs concernés du marché dans les heures qui ont suivi l’ouverture des plis». Conclusion :

«Tout comme "l’Etat actionnaire" s’attache à sécuriser ses procédures d’acquisition ou de cession de titres sur le marché, "l’Etat propriétaire" devrait se mettre en mesure de mieux assurer la confidentialité des siennes.»

Au moment de la vente de l'ensemble Kléber, poursuit Le Point, un avenant à la convention fiscale franco-qatarienne, qui «exonère d'impôt les plus-values immobilières et les gains en capital réalisés en France par le Qatar», était négocié par Bercy.

 

Source : Slate.fr

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