Lavrov : « Au moins la moitié des Syriens voient en Bachar leur avenir et leur sécurité »

Il est toujours bon d'avoir plusieurs points de vue sur une situation aussi complexe que le cas de la Syrie, celui-ci vous le l'aurez pas dans nos chers médias...

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Décidément, quand on tend un micro à Sergueï Lavrov, il faut s'attendre à un très ferme "recadrage"

Par Louis Denghien,

Suite à un entretien, mercredi20 juin, avec Kofi Annan, Hillary Clinton a annoncé que celui-ci allait proposer aux Russes une « nouvelle feuille de route pour une transition politique« . Fait notable, la secrétaire d’État américaine a précisé que cette démarche avait pour but d’augmenter la pression « pas seulement sur le régime Assad mais aussi sur l’opposition« .

Il n’y aura pas de scénario libyen en Syrie

On verra bien ce qu’en pensent les Russes mais pour l’heure, ceux-ci demeurent droits dans leurs bottes. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré jeudi 21 juin sur les ondes de la radio Echo de Moscou que le départ volontaire de Bachar al-Assad du poste de président syrien était impossible, et il a qualifié les exigences des leaders occidentaux à ce sujet d’ »absurdes« .

« Le schéma voulant que le président Assad parte avant tout progrès vers la fin de la violence et le lancement d’un processus politique ne fonctionne pas depuis le début et est tout bonnement irréalisable, parce qu’il ne partira pas », a indiqué Sergueï Lavrov.

Selon le ministre, « il faut comprendre (…) qu’Assad a recueilli les suffrages d’au moins la moitié des Syriens qui, pour différentes raisons, voient en lui leur avenir et leur sécurité ». Et le chef de la diplomatie russe de répéter que Moscou n’admettrait pas l’application du scénario libyen en Syrie : « Dans le cas de la Syrie, le scénario libyen ne passera pas. Nous nous en portons garants. Aussi faut-il se mettre à la table des négociations. Nous devons obtenir un cessez-le-feu et faire en sorte que les parties adverses se mettent à négocier » a -t-il souligné.

Dans le cadre du même entretien, le ministre aexigé la présence de l’Iran à la prochaine conférence internationale sur la Syrie qui doit se tenir à Genève le 30 juin.Les Américains, a observé Sergueï Lavrov, soutiennent le principe de la participation d’acteurs extérieurs à la Syrie à cette réunion. Mais il faut, a-t-il souligné, que cette participation soit organisée de façon équitable. La Russie reconnait la légitimité de la présence à Genève de pays comme le  Qatar et l’Arabie saoudite, les Occidentaux doivent donc accepter celle de l’Iran.

Par ailleurs, Lavrov a réaffirmé que la Russie poursuivrait ses livraisons d’armes à la Syrie. Et à ce sujet, il est revenu, ce même jeudi 21 juin, sur l’affaire du cargo russe transportant notamment trois hélicoptères de combat vers la Syrie, et contraint de revenir à son port d’attache de Mourmansk après que le gouvernement britannique eut fait pression sur une compagnie d’assurance pour que celle-ci mette le navire en situation d’irrégularité en annulant sa police d’assurance. Lavrov a déclaré qu’en la circonstance le gouvernement Cameron avait défié le droit international : « Les sanctions de l’Union européenne ne font pas partie du droit international » a-t-il martelé, estimant que Londres s’était avancé « sur un terrain très glissant« . Et il a jugé cette cargaison « parfaitement légitime« . Lavrov a d’ailleurs laissé entendre qu’elle atteindrait ses destinataires : « Les contrats doivent être honorés » a-t-il conclu.

Où l’on voit – une fois de plus – que la Russie ne lâche rien – ni personne – sur le dossier syrien. L’impérialisme tranquille, sûr de lui et dominateur, de l’Occident américanisé, c’est bien fini.

 

Source : Infosyrie.fr

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