Résumant les tactiques recommandées par le mémo de la CIA :
- Prétendre qu'il serait impossible à autant de gens de garder le silence sur une aussi grande conspiration
- Avoir des gens proches de la CIA pour attaquer les détracteurs et rediriger le public vers les rapports officiels
- Prétendre que le témoignage oculaire n'est pas fiable
- Revendiquer que ce sont de vieilles nouvelles, et qu'aucune nouvelle preuve significative n'a émergé
- Ignorer les déclarations de conspiration à moins qu'elles ne soient déjà trop actives
- Déclarer qu'il est irresponsable de spéculer
- Accuser les théoriciens d'être mariés avec leurs théories et d'en être épris
- Accuser les théoriciens d'être politiquement motivés
- Accuser les théoriciens d'avoir des intérêts financiers dans la promotion de théories du complot
En d'autres termes, l'unité clandestine des services de la CIA a créé les arguments pour attaquer les théories du complot sur leur fiabilité dans les années 1960, dans le cadre de ses opérations de guerre psychologique.
Mais alors, elles existent ces théories du complot ?
Oubliez l'histoire occidentale et les mémos de la CIA... Les théoriciens du complot ne sont-ils pas stupides? En fait, les complots sont si fréquents que les juges sont formés pour examiner les allégations de complot comme un autre droit légal à être réfutées ou prouvées sur la base d'éléments de preuve précis :
La loi fédérale et les codes des 50 États comprennent des éléments spécifiques pour aborder la notion de complot, et punir ceux qui fomentent ces conspirations. Mais examinons ce que les personnes formées à peser les preuves et à parvenir à des conclusions pensent des complots. Regardons ce que les juges américains pensent.
Sur Westlaw, l'un des deux réseaux juridiques que les avocats et les juges utilisent pour des recherche d'information sur la loi, j'ai cherché des décisions de justice, comprenant le mot conspiration. C'est un terme tellement commun dans les procès qu'il a saturé Westlaw. Plus précisément, j'ai eu le message suivant :
« Votre requête a été interceptée car elle ne peut récupérer un si grand nombre de documents. »
Par expérience, je sais que cela signifie qu'il y avait potentiellement des millions ou des centaines de milliers de cas qui utilisent le terme. Les cas étaient tellement nombreux, que Westlaw ne pouvait même pas commencer à traiter la demande. J'ai donc cherché à nouveau, en utilisant l'expression coupable de conspiration. J'espérais que cela pourrait non seulement affiner ma recherche, au moins assez pour permettre à Westlaw de la traiter, et que cela me donnerait les cas où le juge a effectivement trouvé l'accusé coupable d'un complot. Cette requête a retourné 10 000 cas exactement - qui est le nombre maximal de résultats que Westlaw peut donner à la fois. En d'autres termes, il y avait plus de 10 000 cas en utilisant l'expression coupable de conspiration (peut-être y a-t-il un moyen de changer les paramètres pour obtenir plus de 10 000 résultats, mais je ne l'ai pas encore trouvé).
De plus, comme tout avocat peut le confirmer, généralement seules les décisions des cours d'appel sont publiées dans la base de données Westlaw. En d'autres termes, les décisions des tribunaux de première instance sont rarement publiées; les seules décisions normalement publiées sont celles des tribunaux qui instruisent les demandes d'appels. Parce que seule une très petite fraction des cas soumis à la justice vont en appel, cela signifie logiquement que le nombre de verdicts de culpabilité dans les affaires de complot dans un procès doit être beaucoup, beaucoup plus grand que 10 000.
En outre, coupable de conspiration n'est qu'une des nombreuses expressions de recherche utilisables pour trouver les cas où l'accusé a été reconnu coupable d'un procès pour complot. En recherchant sur Google, j'ai eu 3 170 000 résultats (comme hier) sous le terme coupable de conspiration, 669 000 résultats pour le terme de recherche condamnations pour conspiration, et 743 000 résultats pour condamné pour complot.
Bien sûr, de nombreux types de conspirations sont nommés autrement. Par exemple, une doctrine juridique très ancienne rend illégal pour deux ou plusieurs sociétés de comploter en vue de fixer les prix, c'est appelé fixation des prix (1 180 000 résultats). Compte tenu de ce qui précède, je voudrais extrapoler qu'il y a eu des centaines de milliers de condamnations pour conspiration criminelle ou civile aux États-Unis. Enfin, de nombreux crimes ne sont pas signalés ou sont non résolus, et les auteurs ne sont jamais attrapés. Par conséquent, le nombre réel de conspirations commis aux États-Unis doit être encore plus élevé.
En d'autres termes, les complots existent de tout temps aux États-Unis, et beaucoup des conjurés sont arrêtés et reconnus coupables par les tribunaux américains. Rappelez-vous, la chaîne de Ponzi de Bernie Madoff était une théorie du complot. En effet, le complot est un crime très bien reconnu dans le droit américain, enseigné à tous les étudiants en droit de première année dans le cadre de leur programme de base. Raconter à un juge que quelqu'un a une théorie du complot serait comme lui dire que quelqu'un prétend qu'on empiétait sur sa propriété, ou qu'il a commis une agression ou volé une voiture. C'est un concept juridique de base.
Évidemment, de nombreuses allégations de complot sont fausses (si vous voyez un juge à un dîner, demandez-lui de vous raconter certaines des allégations de complot infondées qui ont été faites devant sa Cour). De toute évidence, les gens vont gagner ou perdre devant la Cour en fonction du fait qu'ils peuvent prouver, ou pas, leur réclamation avec des preuves disponibles. D'ailleurs, toutes les allégations de violation de propriété, d'agression ou de vol ne sont pas vraies.
Prouver une allégation de complot n'est pas différent de prouver toute autre réclamation juridique et la simple étiquette de complot n'est pas moins prise au sérieux par les juges.
Il n'y a pas que Madoff. Les chefs d'Enron ont été reconnus coupables de complot, comme l'a été le chef d'Adelphia. De nombreux responsables gouvernementaux de niveau inférieur ont été reconnu coupables de complot.
Voir ici (en anglais) :
- http://fas.org/irp/news/2009/05/doj051309.html
- http://www.justice.gov/atr/public/press_releases/2009/243940.htm- http://cityroom.blogs.nytimes.com/2009/10/28/former-nyc-tv-official-pleads-guilty-to-conspiracy/- http://www.washingtonsblog.com/2009/02/not-just-a-few-bad-apples-corruption-is-systemic-in-america.html
- http://www.highbeam.com/doc/1G1-123412764.html
Le chroniqueur financier de Time Magazine Justin Fox a écrit :
Certains complots des marchés financiers sont réels...
La plupart des bons journalistes d'investigation sont des théoriciens de la conspiration, de fait. Et que dire de la NSA et des entreprises de haute technologie qui ont coopéré avec elle?
Mais nos dirigeants ne feraient pas ça
Alors que les gens admettent facilement que des dirigeants d'entreprise et des responsables gouvernementaux de bas niveau sont susceptibles de comploter, ils peuvent s'opposer fermement à l'idée que les plus riches ou les plus puissants puissent éventuellement comploter aussi.
Mais les initiés puissants ont longtemps admis leur participation à des conspirations. Par exemple, l'administrateur d'Obama de l'Office de l'information et des affaires réglementaires, Cass Sunstein, a écrit :
Bien sûr, certaines théories de la conspiration, selon notre définition, sont avérées. La chambre d'hôtel du Watergate utilisée par le Comité national démocrate était, en fait, mise sur écoute par les fonctionnaires républicains, opérant à la demande de la Maison Blanche. Dans les années 1950, la Central intelligence agency a administré des médicaments de LSD dans le cadre du Projet MKULTRA, dans un effort pour étudier la possibilité de contrôle des cerveaux. L'opération Northwoods, une rumeur concernant un plan du ministère de la Défense pour simuler des actes de terrorisme et pour en accuser Cuba, a vraiment été proposée par des fonctionnaires de haut niveau ...
Mais quelqu'un aurait craché le morceau
Une défense commune des personnes qui tentent de dévier les enquêtes de complots potentiels est de dire que quelqu'un aurait vendu la mèche s'il y avait vraiment une conspiration.
Mais le célèbre lanceur d'alerte Daniel Ellsberg explique :
C'est un lieu commun que vous ne pouvez pas garder de secrets à Washington ou dans une démocratie, qu'importe le secret sensible, vous êtes susceptible de le découvrir le lendemain dans le New York Times. Ces truismes sont carrément faux. Ce sont en fait des histoires pour couvrir les méthodes destinées à flatter et tromper les journalistes et leurs lecteurs, mais aussi un volet du processus de maintien du secret. Bien sûr, de nombreux secrets vont finalement sortir, ce qui n'aurait pas pu être le cas dans une société pleinement totalitaire. Mais le fait est que l'écrasante majorité des secrets ne fuit pas pour le public américain. C'est vrai même lorsque l'information retenue est bien connue d'un ennemi et quand elle est clairement indispensable au rôle du Congrès de décider l'entrée en guerre ou à tout contrôle démocratique de la politique étrangère. La réalité inconnue du public et de la plupart des membres du Congrès et de la presse est que les secrets qui seraient de la plus grande importance pour beaucoup d'entre eux peuvent être conservés de manière fiable pendant des décennies par le pouvoir exécutif, même s'ils sont connus par des milliers d'initiés.
L'histoire prouve qu'Ellsberg à raison. Par exemple :
- Cent trente mille personnes aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada ont travaillé sur le projet Manhattan. Mais il a été gardé secret pendant des années
- Un documentaire de la BBC montre que :
Il y avait « un coup d'État prévu aux États-Unis en 1933 par un groupe d'hommes d'affaires de la droite américaine... Le coup d'État visait à renverser le président Franklin D. Roosevelt à l'aide d'un demi-million de vétérans de guerre. Les conspirateurs soupçonnés impliqueraient certaines des plus célèbres familles en Amérique (les propriétaires de Heinz, Birds Eye, GoodTea, Maxwell Hse et le grand-père de George Bush, Prescott), qui croyaient que leur pays devrait adopter les politiques d'Hitler et de Mussolini pour combattre la grande dépression. »
En outre, « ces tycoons dirent au général Butler que les Américains accepteraient le nouveau gouvernement parce qu'ils contrôlent tous les journaux ». Avez-vous déjà entendu parler de ce complot avant? C'en était certainement un très grand. Et si les conspirateurs contrôlaient déjà les journaux, alors la situation doit être bien pire aujourd'hui avec la consolidation des médias?
- Sept des huit grandes banques systémiques ont fait faillite dans les années 1980 lors de la crise de l'Amérique latine, et la réponse du gouvernement a été de couvrir leur insolvabilité. C'est un couvercle en place depuis plusieurs décennies.
- Les banques ont été impliquées dans des comportements criminels systématiques et ont manipulé les marchés.
- Les gouvernements dissimulent des accidents nucléaires depuis cinquante ans pour protéger l'industrie nucléaire. Les gouvernements ont agi de connivence pour couvrir la gravité de nombreux autres accidents environnementaux. Pendant de nombreuses années, les responsables du Texas ont intentionnellement sous-déclaré la quantité de rayonnement dans l'eau potable pour éviter d'avoir à signaler les violations.
- L'espionnage des Américains par le gouvernement a commencé avant le 9/11. Mais le public n'a appris cela que bien des années plus tard. En effet, le New York Times a retardé l'histoire afin que cela n'affecte pas le résultat de l'élection présidentielle de 2004.
Voir ici (en anglais) :
- http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=abIV0cO64zJE
- http://rawstory.com/news/2007/ATT_engineer_says_Bush_Administration_sought_1216.html
- http://web.archive.org/web/20060213222729/http://news.yahoo.com/s/ap/20060204/ap_on_go_pr_wh/ford_era_spying_1
- La décision de lancer la guerre en Irak a été prise avant le 9/11. En effet, l'ancien directeur de la CIA George Tenet a dit que la Maison Blanche voulait envahir l'Irak bien avant le 9/11, et a inséré de fausses preuves dans ses justifications pour le faire. L'ancien secrétaire au Trésor Paul O'Neill - qui siégeait au Conseil national de sécurité - dit aussi que Bush a planifié la guerre en Irak avant le 9/11. Et de hauts fonctionnaires britanniques disent que les États-Unis discutaient d'un changement de régime en Irak un mois après que Bush avait pris ses fonctions. Apparemment, Dick Cheney a même fait des champs du pétrole irakien une priorité nationale de sécurité avant le 9/11. Et il a été démontré aujourd'hui qu'une poignée de personnes étaient responsables d'avoir volontairement ignoré la preuve que l'Irak n'avait pas d'armes de destruction massive. Ces faits n'ont été rendus publics que récemment. En effet, Tom Brokaw a dit: «Toutes les guerres sont basées sur la propagande.» Un effort concerté pour produire la propagande est une conspiration.
En outre, les fonctionnaires et les initiés gouvernementaux de haut niveau ont admis des complots spectaculaires après les faits, y compris :
- Soutenir les terroristes pour promouvoir des objectifs géopolitiques
- Soutenir la terreur sous faux drapeau
Ces aveux n'apparaissent que de nombreuses décennies après les événements. Ces exemples montrent qu'il est possible de garder des conspirations secrètes pendant une longue période, sans que personne ne trahisse.
En outre, pour toute personne qui sait comment les opérations militaires secrètes fonctionnent, il est évident que la segmentation sur la base du ne savoir que ce qui est nécessaire, avec une soumission à la hiérarchie, signifie que quelques initiés peuvent lancer l'affaire et la plupart des gens impliqués ne comprendront même pas le tableau général en temps réel.
En outre, pour ceux qui pensent que les co-conspirateurs iront se vanter de leurs actes, c'est oublier que les gens dans l'armée ou dans les services secrets, ou qui ont d'énormes sommes d'argent en jeu, peuvent être très disciplinés. Ils ne sont pas susceptibles d'aller à la barre pour vendre la mèche, comme un bas de plafond ou un voleur alcoolique de bas étage pourrait le faire.
Enfin, les personnes qui effectuent des opérations secrètes peuvent le faire pour des raisons idéologiques - croire que la fin justifie les moyens. Ne jamais sous-estimer la conviction d'un idéologue.
Conclusion
L'idée générale est que certaines conspirations dénoncées sont des affabulations mais que certaines sont vraies. Chacune doit être jugée sur ses propres faits.
Les humains ont tendance à essayer d'expliquer des événements aléatoires à travers des modèles connus... C'est ainsi que nos cerveaux sont câblés. Par conséquent, nous devons soumettre nos théories de causes à effets à la froideur implacable des faits.
D'autre part, le vieux dicton de Lord Acton est vrai :
Le pouvoir tend à corrompre, et le pouvoir absolu tend à corrompre absolument.
Ceux qui exploitent sans freins ni - et sans la lumière désinfectante du soleil du contrôle public et du devoir de rendre des comptes - ont tendance à agir dans leur propre intérêt... et le vulgum pecus s'y brûlera les ailes. Les premiers Grecs le savaient, tout comme ceux qui ont contraint le roi à signer la Magna Carta, les Pères fondateurs et le père de l'économie moderne. Nous devrions nous rappeler cette importante tradition de la civilisation occidentale.
Post-scriptum :
Ridiculiser toutes les théories du complot n'est en fait qu'une tentative de faire taire les critiques du pouvoir. Les riches ne sont pas pires que les autres... mais ils ne sont pas nécessairement meilleurs non plus. Les puissants dirigeants peuvent ne pas être de mauvaises personnes... mais ils peuvent être des sociopathes.
Nous devons juger les puissants individuellement chacun par ses actions, et non par des stéréotypes préconçus qu'ils seraient tous des saints qui agissent dans notre intérêt, ou tous des criminels intrigants.
George Washington
Zerohedge - Sott via chaos-controle.com
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