Le surplus d'épargne des Français bientôt soumis à une hausse de la fiscalité ? (Boursorama.com)

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Pour faire face à la crise du Covid-19, certains élus demandent à l'exécutif de prendre la main sur une partie du surplus d'épargne des Français, qui s'est principalement concentré sur les plus riches. Une option pour le moment rejetée par le gouvernement.

Epargne
(Photo d'illustration) ( AFP / FRED TANNEAU )

Privés de sorties et d'un bon nombre de loisirs depuis près d'un an à cause de la crise sanitaire du Covid-19, les Français ont massivement épargné. Selon les derniers chiffres de la Banque de France publiés vendredi 19 février, le taux d'épargne, autrement dit le revenu disponible non consommé, des Français a grimpé au troisième trimestre 2020 à 18,8%, contre 14,4% en 201, rapportent Les Echos . Ce surplus pourrait atteindre 130 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année, soit plus que le plan de relance du gouvernement de 100 milliards d'euros, souligne le quotidien économique.

Alors que le gouvernement appelle les Français à dépenser cet argent pour relancer l'économie, certains élus réclament une hausse de la fiscalité sur ce surplus placé essentiellement sur des livrets réglementés ou des comptes courants.

Une épargne comme un "fonds de guerre" ?

"Tout le monde s'accorde sur le constat et la nécessité, mais il y a un véritable blocage idéologique pour mobiliser cette épargne plus utilement que sur de simples placements liquides", estime auprès des Echos Rémi Féraud, sénateur socialiste membre de la Commission des finances, rappelant que Nicolas Sarkozy avait mis en place une fiscalité financière après la crise de 2008. "Ne faudrait-il pas considérer cette épargne comme un fonds de guerre ?", souligne ironiquement son collègue socialiste Thierry Cozic, en référence aux déclarations d'Emmanuel Macron qui avait assuré au début de la crise que la France était en guerre.

Une demande motivée notamment par le profil des épargnants. "20% des ménages les plus aisés ont accumulé 70% de cette épargne ", rappelle Thierry Cozic, citant les chiffres du Conseil d'analyse économique (CAE). "L'aggravation des inégalités se prête à une contribution exceptionnelle des plus aisés et des activités gagnantes de la crise", insiste Rémi Féraud.

Mercredi dernier, le sénateur LR Emmanuel Capus a de son côté déclaré lors d'une audition intitulée "Comment mieux orienter et mobiliser l'épargne financière des ménages liée à la crise sanitaire pour soutenir la reprise ?" que "l'Etat a un rôle à jouer" pour que cette "épargne disponible" soit "investie dans l'avenir".

"Il ne faut pas considérer l'épargne des Français comme une cagnotte dans laquelle piocher", estime de son côté Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Epargnants, qui explique que si les épargnants se montrent aussi "attentistes" avec leur épargne, c'est à cause de l'incertitude sur l'avenir.

Le gouvernement rejette pour le moment toute hausse de la fiscalité.

 

Source : Boursorama.com

 

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