Le texte que les Français peuvent lire et … qui leur apprend tout ce que je répète et analyse depuis des mois ! (Bruno Bertez)

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russie ukraine

Via Arnaud Bertrand

Il s’agit d’un article du magazine français Marianne, qui a eu accès à « plusieurs rapports confidentiels de défense » de l’armée française sur la situation en Ukraine :

https:// marianne.net/monde/europe/g uerre-en- ukraine-endurance-russe-echec-de-la-contre-offensive-ce-que-cache-le-virage-de-macron …

La situation s’annonce extrêmement sombre pour l’Ukraine, ce qui pourrait en partie expliquer les récentes déclarations de Macron concernant l’envoi de troupes en Ukraine. Ukraine.

Arnaud Bertrand a traduit les parties importantes de l’article :  » Une victoire militaire ukrainienne semble désormais impossible »

Les rapports consultés par Marianne écrivent que la contre-offensive ukrainienne « s’est peu à peu enlisée dans la boue et le sang et n’a abouti à aucun gain stratégique » et que sa planification, conçue par Kiev et les états-majors occidentaux, s’est avérée « désastreuse » :  » Les planificateurs pensaient qu’une fois les premières lignes de défense russes franchies, le front tout entier s’effondrerait […]

Ces phases préliminaires fondamentales ont été menées sans tenir compte des forces morales de l’ennemi en défense : c’est-à-dire la volonté du soldat russe de tenir le coup. sur le terrain ». Les rapports soulignent également « l’insuffisance de la formation des soldats et officiers ukrainiens » : faute d’officiers et d’un nombre important d’anciens combattants, ces « soldats de l’An II » venus d’Ukraine – souvent entraînés pour « pas plus plus de trois semaines » – se sont lancés à l’assaut d’une ligne de fortification russe qui s’est révélée imprenable. Sans aucun appui aérien, avec des équipements occidentaux disparates et moins efficaces que l’ancien matériel soviétique (« obsolète, facile à entretenir et susceptible d’être utilisé en mode dégradé », mentionne le rapport), les troupes ukrainiennes n’avaient aucun espoir de percer.

A cela s’ajoute la « super-dominance russe dans le domaine du brouillage électronique pénalisant, côté ukrainien, l’usage de drones et de systèmes de commandement ». « L’armée russe est aujourd’hui la référence ‘tactique et technique’ pour penser et mettre en œuvre le mode défensif », écrit le rapport.

Non seulement Moscou dispose d’un matériel d’ingénierie lourd qui lui a permis de construire des ouvrages défensifs (« absence quasi totale de ce matériel du côté ukrainien, et impossibilité pour les Occidentaux de l’approvisionner rapidement »), mais le front de 1 200 km, connu sous le nom de ligne Sourokovine (du nom d’un général russe), a été considérablement minée.

Les rapports soulignent également que contrairement à l’Ukraine, « les Russes ont bien géré leurs troupes de réserve, pour assurer leur endurance opérationnelle ».

Selon ce document, Moscou renforce ses unités avant qu’elles ne soient complètement épuisées, mélange des recrues avec des troupes expérimentées, assure des périodes de repos régulières à l’arrière… et « a toujours eu une force de réserve cohérente pour gérer les imprévus ».

On est loin de l’idée largement répandue en Occident d’une armée russe envoyant ses troupes à l’abattoir sans compter…

« A ce jour, l’état-major ukrainien ne dispose pas d’une masse critique de forces terrestres capables de manœuvrer interarmes au niveau national? au niveau de corps d’armée capable de défier ses homologues russes pour percer sa ligne défensive », conclut ce rapport confidentiel de la défense, selon lequel « la plus grave erreur d’analyse et de jugement serait de continuer à rechercher des solutions exclusivement militaires pour arrêter les hostilités ».

Un officier français résume : « Il est clair, compte tenu des forces en présence, que l’Ukraine ne peut pas gagner militairement cette guerre. » « La combativité des soldats ukrainiens s’en trouve profondément affectée », mentionne un rapport prospectif à l’horizon 2024.

« Zelensky aurait besoin de 35 000 hommes par mois, il n’en recrute pas la moitié, alors que Poutine puise dans un vivier de 30 000 volontaires par mois. « , observe un officier militaire revenu de Kiev.

En matière d’équipement, la balance est tout aussi déséquilibrée : l’offensive ratée de 2023 a  » détruit tactiquement  » la moitié des 12 brigades de combat de Kiev. Depuis, l’aide occidentale n’a jamais été aussi faible. Elle Il est donc clair qu’aucune offensive ukrainienne ne pourra être lancée cette année. « L’Occident peut fournir des imprimantes 3D pour fabriquer des drones ou des munitions « rôdantes », mais ne pourra jamais imprimer des hommes », note ce rapport.

« Compte tenu de la situation, il a peut-être été décidé de renforcer « L’armée ukrainienne, non pas avec des combattants, mais avec des forces de soutien, à l’arrière, permettant de libérer des soldats ukrainiens pour le front », reconnaît un officier supérieur, confirmant une « montée en puissance » des militaires occidentaux en civil.

A côté des Américains, qui ont permis au New York Times de visiter un camp de la CIA, il y a pas mal de Britanniques,  » glisse un officier , qui ne nie pas la présence de forces spéciales françaises, notamment des nageurs de combat pour des missions d’entraînement…

 » Le risque d’une percée russe est réel »

Le 17 février, Kiev a dû abandonner la ville d’Avdiivka, dans la banlieue nord de Donetsk, qui était jusqu’alors une place forte fortifiée.  » Elle était à la fois le cœur et le symbole de la résistance ukrainienne dans le Donbass russophone « , souligne un reportage sur la « bataille d’Avdiivka », tirant une série d’enseignements accablants. « Les Russes ont changé leur mode opératoire en compartimentant la ville, et surtout en utilisant pour la première fois à grande échelle des bombes planantes », note ce document. un obus d’artillerie de 155 mm transporte 7 kg d’explosif, la bombe planante délivre entre 200 et 700 kg et peut ainsi percer des structures en béton de plus de 2 m d’épaisseur. Un enfer pour les défenses ukrainiennes, qui perdent plus de 1 000 hommes par jour. Il y a aussi l’utilisation des silencieux sur les armes légères de l’infanterie pour déjouer les systèmes de détection acoustique au sol.

« La décision de retrait des forces armées ukrainiennes a été une surprise », note ce dernier rapport, soulignant « sa soudaineté et son manque de préparation », craignant que ce choix a été « plus subi que décidé par le commandement ukrainien », suggérant un possible début de « désarroi ». « Les forces armées ukrainiennes ont montré tactiquement qu’elles ne possédaient pas les capacités humaines et matérielles […] pour tenir un secteur de la zone militaire du front qui est soumis à l’effort de l’agresseur », poursuit le document.

« L’échec ukrainien à Avdiivka montre que, malgré le déploiement d’urgence d’une brigade « d’élite » – la 3e brigade d’assaut aérien d’Azov –, Kiev n’est pas capable de restaurer localement un secteur du front qui s’effondre », alerte ce dernier rapport.

Reste à savoir ce que les Russes feront de ce succès tactique. Vont-ils continuer dans le mode actuel consistant à « grignoter et secouer lentement » toute la ligne de front, ou chercheront-ils à « percer en profondeur » ?

« Le terrain derrière Avdiivka le permet », signale ce récent document, avertissant également que les sources occidentales ont tendance à « sous-estimer » les Russes, eux-mêmes adeptes de la pratique du « Maskirovka », « apparaissant faibles quand ils sont forts ». Selon cette analyse, après deux années de guerre, les forces russes ont ainsi montré leur capacité à « développer une endurance opérationnelle » qui leur permet de mener « une guerre lente et de longue intensité basée sur l’usure continue de l’armée ukrainienne ».

 

Source : Brunobertez.com

 


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