Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy entendu ce mardi matin par les juges

Sarkozy Bygmalion 16 02 2016
Nicolas Sarkozy à Paris le 15 février 2016 Photo LIONEL BONAVENTURE. AFP

L'ancien président de la République risque la mise en examen pour financement illégal de campagne électorale.

Nicolas Sarkozy est arrivé ce mardi matin chez les juges d’instruction parisiens pour être entendu dans l’enquête sur les fausses factures de Bygmalion et les comptes de sa campagne présidentielle en 2012, dans laquelle il risque une mise en examen. L’ancien chef de l’Etat peut cependant ressortir de l’audition sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

L’enquête Bygmalion, du nom de la société qui organisait ses meetings, porte à l’origine sur un vaste système de fausses factures pour cacher une explosion du plafond légal des dépenses pour la présidentielle, fixé à 22,5 millions d’euros. Ces fausses factures auraient eu pour objet d’imputer à l’UMP, devenue Les Républicains, quelque 18,5 millions d’euros de dépenses qui auraient dû rentrer dans le compte de campagne.

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Plusieurs cadres de Bygmalion, son comptable, ainsi que Jérôme Lavrilleux à l’UMP, ont reconnu l’existence de cette fraude, mais aucun protagoniste n’a mis en cause Nicolas Sarkozy pour l’avoir décidée ou en avoir eu connaissance.

L’enquête montre cependant que l’ex-président a demandé et obtenu plus de meetings, vers la mi-mars 2012. Or, son directeur de campagne, Guillaume Lambert, a déclaré aux policiers qu’il l’avait informé d’une note de l’expert-comptable pointant un risque de dépassement du plafond et interdisant toute dépense supplémentaire.

Entendu par les enquêteurs en septembre 2015, Nicolas Sarkozy a assuré ne pas s’en souvenir et a relativisé le coût que pouvaient engendrer les événements ajoutés. «L’argument d’une campagne qui dérape est une farce», a-t-il affirmé. Il a renvoyé la responsabilité des fausses factures sur Bygmalion et l’UMP dirigée alors par Jean-François Copé, qui a été placé sous le statut de témoin assisté.

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Une ligne «présidentielle» dans le budget de l'UMP

Mais depuis, l’enquête s’est élargie à des dépenses qui n’ont rien à voir avec la société de communication fondée par des proches de Jean-François Copé. Les juges s’interrogent notamment sur une ligne «présidentielle» dans le budget 2012 du parti, indiquant 13,5 millions d’euros de dépenses engagées, alors que trois millions d’euros seulement ont été communiqués dans le compte de campagne. Trains, salles de meetings, tracts, sondages : les enquêteurs ont remonté la trace de nouvelles factures oubliées, qui apparaissent dans les comptes de l’UMP mais pas dans le compte de campagne.

Les juges ont mis en examen treize anciens responsables de l’UMP, de la campagne ou de Bygmalion. L’enquête est ouverte pour faux, abus de confiance, escroquerie et financement illégal de campagne électorale.

Source(s) : Liberation.fr avec Afp

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