Derrière le projet d’Union bancaire, la spoliation des citoyens...

Certains indices concordants (que l’on ne peut pas vous reproduire ici) semblent se concrétiser. Aussi, face au silence des médias traditionnels, on ne peut que vous repasser les informations qui sont déjà connues et validées, et vous rappelez nos conseils en ce qui concerne les précautions à prendre pour sauvegarder une éventuelle épargne

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Le 27 juin, les ministres des Finances de l’Union européenne ont accepté des mesures transformant de facto les simples épargnants en investisseurs. En effet,  le nouveau mécanisme de « résolution bancaire » (traduire « faillite d’une banque ») que vient d’approuver l’Ecofin signifie la fin de la pratique bancaire selon laquelle un client confiait des  dépôts lui appartenant à une banque se portant garante de leur bonne gestion. Dorénavant, ceux-ci pourront être mis à contribution pour renflouer une institution financière insolvable.

La relation de fiduciaire entre la banque et ses clients n’existe plus. S’il était entendu que l’argent déposé par un individu dans un compte d’épargne ou un compte courant lui appartenait, ceci est ouvertement remis en question aujourd’hui puisque l’on considère maintenant qu’il confie ses dépôts  à un investisseur et doit porter sa part du fardeau en cas de pertes spéculatives !

Le principe garantissant la protection du citoyen déposant est donc remplacé par la « protection du système » comme fondement de la politique bancaire.

Concrètement, si la nouvelle directive sur la résolution bancaire de l’Union européenne est adoptée (les parlements nationaux peuvent encore s’y opposer), cela voudra dire  qu’une banque en situation d’insolvabilité bénéficiera d’un renflouement interne (bail-in) où l’argent sera pris sur le compte des déposants et d’un renflouement externe (bail-out) où il sera pris sur l’argent du contribuable ! Dans un cas comme dans l’autre – déposants et contribuables ayant une fâcheuse tendance à être les mêmes personnes – on officialisera la spoliation d’une population déjà « plumée » par des prédateurs encouragés à poursuivre leurs razzias financières après les premières vagues de renflouement.

Dans le cas de la faillite d’une banque, il est prévu : d’abord de prendre l’argent des actionnaires, puis celui des détenteurs d’obligations et, enfin, celui des déposants «non protégés».

La déclaration finale de l’Ecofin explique que les comptes de moins de 100.000 euros de même que les dépôts éligibles des «petites et moyennes entreprises (…) auront la préférence sur les demandes des créanciers ordinaires de dette non sécurisée et non préférentielle et des déposants de grosses institutions». Soulignons ici que la limite des 100.000 euros (ou francs suisses) est purement frivole. Si des institutions censées définir des normes ont déjà franchi le pas de violer le principe de la propriété inscrits dans les constitutions, il est bien clair que la barre des 100.000 euros pourra être descendu à n’importe quel moment. D’ailleurs, M. Schaüble, le ministre allemand des finances n’a-t-il pas déclaré récemment qu’il fallait prendre 8% sur tous les comptes en banques ?

Pour en revenir aux entreprises, comment l’UE entend-elle définir ce qu’est une «petite et moyenne entreprise » compte-tenu que la conception peut varier d’un pays à l’autre ? Quelles-sont celles qui seront épargnées ? Celles comptant cinq employés, celles en comptant cinquante ? A partir de quelle taille une entreprise sera-t-elle épargnée ? En outre, la «préférence» n’est pas l’ «exclusion». En effet, l’oligarchie financière estime à 2500 milliards d’euros le montant nécessaire pour un bail-in des banques de l’Eurozone compte tenu de la valeur actuelle de leurs actifs. Cela veut dire que dans les «circonstances extraordinaires», on arrive aisément, en cas de résolution bancaire, au point où toutes les demandes non garanties et non préférentielles auront déjà été mises à contribution, suite à quoi «l’autorité de résolution peut rechercher des sources de financement alternatives ».

Autant dire que c’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi, à commencer par les fonds des contribuables et des déposants protégés.

Le président de la BCE Mario Draghi a réclamé un engagement ex-ante de la part des pays membres de l’Union européenne d’inclure un soutien public dans le projet d’Union bancaire et de résolution bancaire.

Mais cela ne signifie pas que toutes les banques seront sauvées.

Le dernier rapport de la Banque des règlements internationaux ne laisse planer aucun doute qu’on expropriera un maximum les plus démunis au détriment des plus fortunés, ceux qui vivent de l’économie casino et qui seront épargnés.

Le communiqué de l’Ecofin précise que «les autorités nationales de résolution auront la possibilité d’exclure à titre discrétionnaire de cet instrument de renflouement interne tout ou partie de certains engagements dans plusieurs cas de figure», par exemple pour «éviter la contagion». Autrement dit, tous les passifs d’importance systémique» seront payés, notamment les paris sur produits dérivés. En effet, peuvent être exclus du bail-in «les passifs interbancaires ayant une échéance originale de moins de sept jours ».

Comme la plupart des contrats sur dérivés sont conclus entre banques et que tout contrat sur dérivé peut être transformé en un autre instrument à moins de sept jours, cette disposition assurera l’exclusion du bail-in de toute la dette spéculative.

En consacrant le principe selon lequel l’argent des spéculateurs est sûr, mais l’argent des déposants ne l’est pas, l’Union européenne compromet la « stabilité du système » qu’elle prétendait vouloir préserver.

Dès que les citoyens auront compris que leurs dépôts ne sont plus en sécurité, commencera la ruée sur les banques pour les en retirer.

 

Source : Odilemojon.fr

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