Avec seulement 2% de patients Covid en 2020, les hôpitaux ont-ils vraiment été saturés ? (Lefigaro.fr)

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Bonjour à toutes et à tous j'espère que vous allez bien, peu d'actualité en ce moment, enfin rien qui ne vaille un article, les sénateurs ont toutefois voté un report de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans...

On apprend aussi ce matin que "Les décisions clés de la gestion de la pandémie sont classées pour des décennies" car classées Secret-défense (Payant)

Amitiés,

f.

Hopital 2 Pourcent
Les patients admis en réanimation pour cause de Covid-19 ne représentent que 5% de l'affluence
hospitalière sur l'année 2020. JEFF PACHOUD / AFP
 
LA VÉRIFICATION - De nombreuses voix accusent le gouvernement d'avoir joué sur les peurs après la publication d'un rapport soulignant le faible taux d'admission de patients Covid à l'hôpital en 2020.
 
LA QUESTION. Le rapport a fait l'effet d'une petite bombe. Le 28 octobre, l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) a publié une analyse de l'activité hospitalière en 2020, mise en lumière sur le plateau de LCP le 9 novembre dernier, par le très médiatique docteur Martin Blachier. Résultat : les patients admis pour cause de Covid-19 ne représentent que 2% de l'affluence hospitalière et 5% de celle en réanimation. Des chiffres qui paraissent étonnamment faibles proportionnellement à la réponse gouvernementale que l'on connaît depuis plus d'un an et demi.

Et que les pourfendeurs de la politique sanitaire se sont empressés de reprendre pour crier au scandale. «Rapport ATIH, tout ce qu'il y a de plus officiel : le Covid en 2020 = 5% des réanimations et 2% des hospitalisations ! Donc les covidistes enfermistes vaccinolâtres passolâtres sont soit des abrutis, soit des frustrés dangereux + quelques corrompus bien sûr», a rapidement asséné le chef de file des Patriotes, Florian Philippot, sur Twitter. «Si cela est vrai, on est vraiment pris pour des cons-Covid», s'est de son côté indigné l'eurodéputé RN Gilbert Collard, sur le même réseau social. La saturation des hôpitaux, sur laquelle alerte le gouvernement depuis le début de l'épidémie, n'était-elle en fait qu'une illusion ? Le Covid-19 n'a-t-il pas eu l'impact annoncé sur le système de santé ?

VÉRIFIONS. Et soulignons que l'ATIH est un organisme fiable, public, sous l'égide du ministère de la Santé. Les chiffres avancés ne sont donc pas soumis au débat. Mais leur interprétation, oui. L'organisme annonce d'abord qu'au cours de l'année 2020, 218.000 patients ont été hospitalisés pour prise en charge de la Covid-19. Ce chiffre prend en compte les prises en charge de pathologies aiguës et de courts séjours (MCO, pour médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie), les hospitalisations à domicile (HAD), les soins de suite et de réadaptation (SSR) et les soins de psychiatrie. Une large part (185.900, soit 85%) concerne la première catégorie.

Une moyenne biaisée ?

Notons premièrement que ces statistiques sont le résultat d'une moyenne prise sur un an. Or, l'année 2020 a été frappée par deux vagues épidémiques massives, en mars et en novembre. Au plus haut, 35.000 patients pouvaient être hospitalisés pour cause de Covid-19, contre moins de 2000 au plus bas. Il existe donc une grande variation de la charge hospitalière. «On ne peut pas mettre un pourcentage moyen sur 365 jours quand il y a eu d'extrêmes variations, ça n'a pas de valeur», résume le docteur Franck Clarot, cofondateur du groupe indépendant de scientifiques du côté de la science. «Ce n'est pas représentatif de la charge que les hôpitaux ont pu subir à un instant précis.»

De plus, cette moyenne est calculée sur l'ensemble du territoire, sans tenir compte des disparités inhérentes à la pandémie. «On sait pertinemment qu'en 2020, l'évolution de la pandémie s'est faite de façon clusterisé », rappelle le praticien. Certaines régions en France ont en effet connu peu de cas, peu d'admissions en réanimation, peu de décès, quand d'autres, comme le Grand Est et la région parisienne, ont été massivement touchées, affectant de ce fait les services hospitaliers. «Il y avait des jours, dans certaines régions, où on parlait de taux d'occupation des lits en réanimation de 150%», rappelle Franck Clarot. Les moyennes rapportées par l'ATIH ne disent donc rien de la saturation de certains hôpitaux à un moment donné.

Une durée moyenne d'hospitalisation plus élevée

Par ailleurs, d'autres chiffres, largement moins relayés, sont mis en avant dans le rapport. Par exemple, ceux de la durée moyenne d'hospitalisation, qui participe à saturer les établissements. Ainsi, le document explique que près d'une journée d'hospitalisation en service de réanimation sur cinq (19%) a été consacrée à la prise en charge des patients Covid-19. Au total, les soins ont donné lieu à près de quatre millions de journées de travail. «Un chiffre monumental pour une seule pathologie», souligne Franck Clarot. «Quand on voit que chaque personne a une durée moyenne d'hospitalisation supérieure à ce qui est d'habitude, forcément l'encombrement en jours d'hospitalisation est plus important», ajoute-t-il. Et pour cause, les séjours étaient très longs : les patients Covid de 2020 sont restés en moyenne 15,7 jours en réanimation contre 11 pour les patients atteints de grippe en 2019. Or ces services nécessitent un nombre particulièrement important de personnels médicaux et paramédicaux.

Poids Patients Covid

Les auteurs du rapport ont-ils dès lors commis une erreur de communication en mettant en avant les chiffres de 2 et 5%, repris massivement sur les réseaux sociaux ? Peut-être. Ils ont néanmoins eu le mérite de «changer la perception que les gens ont de la pandémie» et de ses conséquences sur le système hospitalier, assume Martin Blachier, qui a participé à révéler ce rapport. Pour le médecin, «la population pense que l'hôpital était incapable de tourner pendant un an». «La perception de cette épidémie est probablement au-dessus de ce qu'elle a vraiment été pour l'hôpital», concède le médecin. «Ces chiffres permettent donc à l'opinion publique de se faire son propre avis.»

Si le rapport ne remet jamais en cause les difficultés qu'ont eues les hôpitaux à gérer cette crise d'une ampleur inédite, il permet en effet de s'interroger sur la manière dont les autorités ont communiqué à son sujet. L'anxiété véhiculée, la dureté des mesures étaient-elles proportionnées ? Les malades graves sont le plus souvent des personnes âgées ou atteintes de comorbidités. L'évolution de la pandémie s'est faite de façon «clusterisée», et donc territorialisée. «Le gouvernement a pourtant décidé, très tôt et à deux reprises, d'instaurer un confinement généralisé», souligne Martin Blachier.

En résumé, les faibles proportions de patients Covid hospitalisés ou admis en réanimation en 2020 ne signifient pas que les hôpitaux ont finalement été épargnés par la crise sanitaire, notamment lors des deux premières vagues. Ces pourcentages de 2 et 5% ne sont que des moyennes sur 365 jours et sur tout le territoire, alors que l'épidémie a frappé massivement à des moments précis et dans certaines régions uniquement. De plus, le temps passé à l'hôpital par les patients atteints du Covid a également accéléré le phénomène de saturation dans certains établissements.

 

Source(s) : Lefigaro.fr via Twitter

 

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