France : L’OCDE révèle que les plus petits salaires sont les plus taxés

Ce n'est peut-être pas un scoop pour certains d'entre vous qui passent à la loupe leurs feuilles d'impôt et relevés bancaires, mais pour les autres, sachez qu'en France, en plus d'une hausse considérable de la fiscalité, moins vous gagnez d'argent, et plus vous êtes taxés.

S'il y a quelques années encore il était généralement admis que sur une année de travail, les premiers six mois de salaire allaient dans les poches de l'état, un sérieux écart s'est creusé depuis, et plus particulièrement pour les revenus les plus modestes qui se voient taxés à hauteur de 67,2%, soit quasiment les deux tiers d'une année de labeur si vous êtes smicard !

Concrètement, pour un salaire mensuel brut de 1466,62 € (smic 2016), ce sont 985,57 € qui vont dans les caisses de l'état, et donc sur une année entière (17.600 €), le fisc vous soulagera de 11.830 €, le tout sans le moindre sourire, et sans compter les majorations ajoutées au cas où vous éprouveriez des difficultés à payer. De quoi vous offrir de belles vacances non ?

Une pilule dure à avaler, d'autant plus en sachant que l'état fait des faveurs aux plus fortunés, qui malgré cela optent pour des fraudes et autres montages financiers leur permettant de payer encore moins d'impôts que vous et moi...

Le Veilleur

Hollande Yes We Tax 18 05 2016

L’État ponctionne à 67,2% les salaires… des plus pauvres

C’est l’OCDE qui le révèle dans son étude intitulée « Les impôts sur les salaires 2016 », publiée le 11 mai dernier : la France ferait peser une charge fiscale et sociale de 67,2% sur les salaires des travailleurs gagnant moins de 2000 euros bruts par mois. Une proportion qui irait en diminuant à mesure qu’augmente la rémunération de base, et qui concernerait également les familles de classe moyenne.

En 1907, un certain Joseph Caillaux, petit homme de gauche portant monocle, et accessoirement ministre des Finances de Georges Clemenceau, lâcha une phrase que Coluche ou Desproges n’auraient pas reniée :

Faites payer les pauvres ! Bien sûr, les riches ont la capacité de supporter des impôts bien plus lourds, mais les pauvres sont tellement plus nombreux !

Cible numéro un de l’État : le smicard célibataire

Visiblement l’idée a fait son chemin car, si l’on en croit le dernier rapport de l’OCDE sur les salaires publié le 11 mai 2016, la France taxerait plus lourdement les salariés les moins bien payés. Ainsi, en tenant compte des impôts et des cotisations de sécurité sociale payés par les travailleurs et leurs employeurs, déduction faite des éventuelles prestations familiales qu’ils pourraient percevoir, on constate que plus des 2/3 de la rémunération des salariés les plus fragiles finissent dans les caisses de l’État. Et encore, ne sont pas comptabilisées les recettes fiscales liées à la TVA des biens et services consommés par ces mêmes contribuables.

Plus exactement, l’étude a distingué 8 profils types de foyers fiscaux, selon qu’ils étaient constitués de célibataires ou de couples, avec ou sans enfants, et disposant de revenus appréciés en fonction du salaire brut moyen annuel. Et contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre à trouver pour un pays dirigé depuis 4 ans par un gouvernement socialiste, ce ne sont pas les plus aisés qui subissent la plus lourde imposition globale.

Par exemple, à la page 270 du rapport de l’OCDE, on développe le cas d’un célibataire gagnant les 2/3 du salaire moyen brut français, soit un peu moins de 2000 € brut par mois. Ce salarié verra non seulement la rémunération de son travail amputée d’un montant substantiel correspondant aux cotisations sociales et patronales, mais également d’un impôt sur le revenu de 11,7% portant à plus de 67% le total de la charge sociale et fiscale pesant sur son salaire de base.

Plus intéressant encore, si ce salarié était subitement augmenté de 50% (ce qui n’arrive jamais dans la vraie vie, on est bien d’accord !) pour atteindre le niveau de rémunération considéré comme étant le salaire brut moyen des Français (2875 €), sa charge totale d’impôts et de cotisations sociales ne serait plus “que” de 59,3%. Enfin, s’il devait gagner 167% du salaire brut moyen, soit aux alentours de 4800 € par mois, il serait à peine plus ponctionné avec un total d’imposition fiscale et sociale de 59,8%. Seule solution pour s’en sortir, avoir au moins deux enfants à charge, ce qui lui permettrait de réduire son taux à 57,5%… en grande partie grâce aux prestations sociales.

Cible numéro deux de l’État : les ménages de classe moyenne avec deux enfants

Pour les ménages, la situation est tout à fait différente. Et si on comprend aisément qu’un couple élevant deux enfants avec l’équivalent de deux SMIC (un par parent) supporte une charge fiscale et sociale ne dépassant pas 35,5%, compte tenu du niveau de dépenses minimum qu’une telle famille doit déjà engager au quotidien pour simplement se loger et se nourrir, on a en revanche beaucoup de mal à comprendre pourquoi ce même couple, dès lors que chaque parent commence à gagner l’équivalent de 2000 € brut par mois (soit 1500 € net ou 67% seulement du salaire moyen en France), voit son niveau d’imposition global exploser brutalement pour atteindre 61,8% !

Peut-on aujourd’hui considérer qu’une famille de quatre personnes vivant avec 3000 euros net par mois est riche ? À l’abri de la famine, certainement. Susceptible d’assumer quotidiennement (mais modestement) son rôle d’acteur social et économique de consommateur, probablement aussi. Mais riche au point de voir brusquement doubler le poids de ses prélèvement obligatoires ? Certainement pas.

Et pourtant, ce sont bien ces familles de classe moyenne (et même très moyennes) qui constituent, avec les travailleurs célibataires payés entre une fois et une fois et demi le SMIC, le gros de la troupe des vaches à lait de la République exemplaire de Monsieur Hollande.

Par Anthony Alberti

A propos de Anthony Alberti

Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

 

Source(s) : Loretlargent.info via LeVeilleur.fr

Informations complémentaires :

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