La jeune femme qui a informé les autorités de la localisation du terroriste Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis a contacté RMC, car elle ne se sentait pas assez protégée.
Sonia(*) a joué un rôle majeur dans les attentats de Paris de novembre 2015. C’est cette jeune femme qui a indiqué aux autorités la planque du terroriste Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis. Mais depuis ces terribles incidents, Sonia se sent en danger. Elle s’est confiée à la journaliste de RMC, Claire Andrieux.
Sentiment d’être menacée
Quand la jeune femme contacte le standard de RMC c’est pour faire part de son sentiment d’insécurité. Elle se sent abandonnée par les autorités. Ce témoin clé des attentats de Paris est obligé de déménager régulièrement. Elle n’a plus de contact avec sa famille et se présente sous une nouvelle identité, le souci, c’est que ses papiers n’ont pas été changés. De plus, elle n’a bénéficié d’aucune aide psychologique.
Contacté par les journalistes de RMC, le ministère de l’Intérieur affirme qu’il y a un dispositif de protection et de surveillance important à son égard, mais l’absence de policier physiquement présent autour d’elle l’inquiète.
Une amie de la cousine d’Abaaoud
Sonia était une amie d’Hasna Ait Boulahcen, la cousine du terroriste. Deux jours après les attaques des terrasses de Paris et du Bataclan, Sonia se trouve avec Hasna quand cette dernière reçoit un appel de son cousin.
Abdelhamid Abaaoud la contacte depuis un numéro belge, il demande à sa cousine de lui trouver un véhicule « pour aller chercher quelqu’un qui a besoin d’un hébergement ». Un point de rendez-vous est fixé dans une zone industrielle à proximité de l’A86. Sonia accompagne son amie. Arrivée sur place, Hasna Ait Boulahcen lance le code choisi un peu plus tôt avec son cousin « 1010 ». Un homme surgit de derrière d’un buisson, c’est Abaaoud.
Sa conversation avec Abaaoud
Sonia fait directement le lien entre cet homme et les attentats sanglants qui ont coûté la vie à 130 personnes. Avec assurance, la jeune femme questionne le terroriste sur son geste. Elle lui demande pourquoi avoir tué des innocents, Abaaoud répond : « Il me dit non ils ne sont pas innocents, il faut regarder ce qu’il se passe chez nous en Syrie », explique Sonia à RMC.
Ensuite, Sonia demande au commanditaire des attentats du 13 novembre comment il a pu rentrer en France. « Il m’a dit : ‘on est rentré sans documents officiels’, et qu’ils sont rentrés à plusieurs, qu’avec lui il y a des Syriens, des Irakiens, des Français, des Allemands, des Anglais. (…) Il me dit qu’ils sont rentrés à 90, et qu’ils sont un peu partout en Ile-de-France. »
Tout ne s’était pas passé comme prévu le 13 novembre
Au fil de la conversation, Sonia comprend que le plan du terroriste ne s’est pas déroulé comme prévu le 13 novembre. « La phrase exacte qu’il m’a dite c’est qu’il y a eu des ratés, et je suis là pour faire en sorte qu’il n’y ait plus de ratés. » affirme la jeune femme. Le terroriste a d’autres projets pour la capitale. Avant de se séparer, le membre de l’état islamique donne des consignes à sa cousine. Il lui demande de lui trouver des affaires et une planque.
Sonia tente de dissuader Hasna
Une fois les deux femmes seules, Sonia essaye de convaincre son amie d’appeler la police. « Elle me dit non, c’est mon cousin, il faut comprendre, il va terminer son travail et puis il va partir », confie la jeune femme.
Plus tard, Sonia retrouve son amie en pleurs. Hasna est retournée voir son cousin, l’hypothèse de nouveaux attentats meurtriers se confirme. Abaaoud a annoncé ses prochaines cibles : un centre commercial, un commissariat et une crèche à La Défense.
Sonia contacte la police
La jeune femme va sauver plusieurs vies en composant le 197, le numéro d’urgence alerte enlèvement et alerte attentat, pour dévoiler la planque d’Abaaoud. Le lendemain, le Raid donne l’assaut au 8 rue du Corbillon dans lequel Abdelhamid Abaaoud, Hasna Ait Boulahcen et un complice seront tués.
(*) le prénom a été modifié
Source(s) : Lunion.fr via Chalouette
Informations complémentaires :
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