Difficile à dire. Il ne fait pas de doute que plusieurs formations de gauche, au premier rang desquelles le Parti de gauche, espèrent un effet de contagion : profiter de cette victoire pour montrer que l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de gauche radicale et antiaustérité est possible. M. Mélenchon y voit déjà un « effet domino » grec et un « printemps européen ». Chez les Verts, Cécile Duflot, qui a signé une tribune mise en ligne sur le site de Libération, juge que « la première bonne nouvelle grecque, c'est de faire renaître un vrai débat européen » et que, désormais, « un nouveau consensus peut naître ».
Ces dirigeants avaient fait part de leur soutien à Syriza en se réunissant lundi au gymnase Japy, à Paris. D'aucun voyaient déjà dans cet improbable rendez-vous « le futur gouvernement de la France ». Pour autant, les conditions ne sont pas, aujourd'hui en France, réunies pour l'émergence d'une grande force de gauche radicale, ainsi que l'explique notre journaliste Nicolas Chapuis (voir vidéo ci-dessus).
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Pourquoi même des partis de droite se réclament de Syriza en France ?
Ce n'est pas exactement que ces partis de droite se réclament politiquement de Syriza, plutôt qu'ils ont vu dans cette ascension une occasion de rappeler leur positionnement eurosceptique.
Ainsi de Marine Le Pen qui, avant les élections, annonçait son soutien à Syriza, une stratégie qui visait aussi à démarquer le Front national (FN) du parti néonazi Aube dorée, arrivé en troisième place avec 17 élus, mais auquel le FN ne veut pas être associé.
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Ainsi aussi de Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France, parti gaulliste et eurosceptique, qui a salué la victoire de Syriza, estimant qu'il ne s'agissait « pas seulement [de] la victoire de la gauche radicale mais aussi [du] réveil d'un peuple qui n'en pouvait plus ».
Journaliste au Monde