Larrouturou : « En fait de retournement, on court à la catastrophe »

Je ne vois pas l'intérêt de passer par la BCE... Bref, si je ne me trompe pas ce que l’on essaye de vous expliquer depuis des années, va peut-être s’imposer de lui-même comme la seule solution logique face au suicide collectif… En tout cas, ça fait plaisir de voir qu’il reste des gens qui réfléchissent aux conséquences à moyen et long terme de ces politiques criminelles. Cherchez à qui profite le crime, et vous aurez compris une bonne partie du problème et pourquoi aucun de nos politiques ne l’affronte… Et quand on prend l'exemple du Canada, moi j'aimerai aussi justement vous montrer un graphique ... que vous pourrez à loisir comparer avec celui-ci... (informations complémentaires).

Bien à vous,

L'Amourfou

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HALEY/SIPA

Après « l'inversion de la courbe du chômage », place désormais au « retournement économique » prophétisé par François Hollande. Pierre Larrouturou, conseiller régional d’Île-de-France et créateur de Nouvelle donne qui vient de publier « La grande trahison » chez Flammarion, n'y croit pas un instant. Pour lui, c'est même un non-sens de « réduire les dépenses publiques alors que la croissance est quasi nulle ».

Marianne : Le président de la République affirme que la France serait proche « du retournement économique », engendrant un retour en force de la croissance. Y croyez-vous ?

Pierre Larrouturou : C’est incompréhensible et contraire aux observations de l’Insee. L’Institut de la conjoncture nous apprend que durant les quatre derniers mois, la consommation alimentaire — ce que mangent les gens — a reculé en France. C’est plus qu’inquiétant : cela signifie que dans notre pays de plus en plus de gens mangent des pâtes ou du riz à partir du 15 du mois. Le plan Valls prétend réduire les dépenses publiques de 50 milliards, dont 11 proviennent de l’investissement public. Réduire les dépenses publiques alors que la croissance est quasi nulle, c’est courir droit à la catastrophe.

D’autres pays, comme le Canada l’ont fait. Pourquoi pas nous ?
 
On nous présente toujours le Canada comme un modèle ayant réussi à réduire drastiquement ses dépenses, mais on oublie de rappeler que ce pays avait en 1993 dévalué sa monnaie de 30%, qu’il a pu ensuite exporter des matières premières comme le pétrole et le gaz, et que si l’Etat s’est effectivement désendetté, les agents privés ont vu leur dette monter à 135% de leur revenu disponible. L’économiste américain Paul Krugman a raison lorsqu’il parle d’un « effondrement intellectuel » en Europe. Cela s’applique aussi en France et aux socialistes qui veulent appliquer une politique d’austérité au moment où même la droite allemande est en train de l’abandonner, pour adopter le salaire minimum, la taxe Tobin, réfléchir aux bienfaits de la création de monnaie pour éviter la déflation, etc.
 
Alors où est la solution : ouvrir les vannes budgétaires, faire du déficit ?

Nouvelle donne ne préconise pas de laisser filer les déficits. Au contraire, nous prétendons qu’on peut parvenir plus facilement à l’équilibre budgétaire avec d’autres idées, comme de financer la dette à 1% en empruntant auprès de la BCE ou par le combat contre les paradis fiscaux, puisque la fraude soustrait 50 milliards d’euros de recettes aux caisses publiques. Mais de cela François Hollande ne veut pas entendre parler...
 
 
Source : Marianne.net

Informations complémentaires :

 
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