Bien à vous,
L'Amourfou

Après « l'inversion de la courbe du chômage », place désormais au « retournement économique » prophétisé par François Hollande. Pierre Larrouturou, conseiller régional d’Île-de-France et créateur de Nouvelle donne qui vient de publier « La grande trahison » chez Flammarion, n'y croit pas un instant. Pour lui, c'est même un non-sens de « réduire les dépenses publiques alors que la croissance est quasi nulle ».
Marianne : Le président de la République affirme que la France serait proche « du retournement économique », engendrant un retour en force de la croissance. Y croyez-vous ?
Pierre Larrouturou : C’est incompréhensible et contraire aux observations de l’Insee. L’Institut de la conjoncture nous apprend que durant les quatre derniers mois, la consommation alimentaire — ce que mangent les gens — a reculé en France. C’est plus qu’inquiétant : cela signifie que dans notre pays de plus en plus de gens mangent des pâtes ou du riz à partir du 15 du mois. Le plan Valls prétend réduire les dépenses publiques de 50 milliards, dont 11 proviennent de l’investissement public. Réduire les dépenses publiques alors que la croissance est quasi nulle, c’est courir droit à la catastrophe.
Alors où est la solution : ouvrir les vannes budgétaires, faire du déficit ?
Nouvelle donne ne préconise pas de laisser filer les déficits. Au contraire, nous prétendons qu’on peut parvenir plus facilement à l’équilibre budgétaire avec d’autres idées, comme de financer la dette à 1% en empruntant auprès de la BCE ou par le combat contre les paradis fiscaux, puisque la fraude soustrait 50 milliards d’euros de recettes aux caisses publiques. Mais de cela François Hollande ne veut pas entendre parler...
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