Sous pression, la classe moyenne résiste mieux en France qu’aux États-Unis

Classe Moyenne 12 02 2016
Sous pression, la classe moyenne résiste mieux en France qu’aux Etats-Unis

La part de la classe moyenne a reculé en France depuis 1996. Mais cette baisse est beaucoup moins importante qu’aux Etats-Unis.

La société en sablier, dans laquelle la classe moyenne s’étiole petit à petit au profit de quelques riches et de nombreux pauvres, annoncée par certains économistes et sociologues est-elle en train de prendre corps ? Une étude de France Stratégie publiée jeudi montre que ce n’est pas le cas en France, même s’il existe des « signaux d’alerte », comme le dit Jean Pisani-Ferry, président de cet institut lié à Matignon. Si les inégalités augmentent, elles restent contenues. « La France va mieux qu’elle ne le croit », selon Jean Pisani-Ferry.

L’Hexagone « reste une société de classe moyenne », selon David Maguerit, l’auteur de l’étude. Au cours des vingt dernières années, l’importance de cette population gagnant entre deux tiers et deux fois le revenu médian a peu bougé. Alors que 68,9 % de la population faisait partie de la classe moyenne en 1996, ce chiffre était en recul en 2012 à 67,4 %. La baisse s’observe surtout depuis 2008. « Il s’agit donc d’un phénomène récent », insiste l’économiste de France Stratégie.

Les Etats-Unis présentent un tout autre visage. Outre-Atlantique, la classe moyenne recule plus vite et depuis plus longtemps. Déjà en 1971, seuls 60 % des Américains en faisaient partie. Et, entre 1996 et 2012, elle est passée de 54,2 % de la population à 50,6 %. La classe moyenne américaine ne détenait que 43,7 % des revenus en 2012, un chiffre en baisse depuis 1996. Dans l’Hexagone, la part des revenus détenus par la classe moyenne est aussi en baisse ces dernières années mais le recul est là, plus fort qu’outre-Atlantique. Les revenus de la classe moyenne française sont proportionnellement plus importants qu’aux Etats-Unis puisque la part était de 62,7 % en 2012.

Il faut dire que le revenu médian en France – le revenu qui divise la population en deux parts égales – a progressé de 20 % depuis 1996 alors qu’il a augmenté de seulement 2 % aux Etats-Unis. De l’autre côté de l’Atlantique, entre 2002 et 2007, les deux tiers de la croissance des revenus ont été captés par le 1 % des Américains le plus riche et ce chiffre atteint 58 % entre 2009 et 2014.

De façon plus surprenante, l’étude montre que si le niveau d’éducation est, dans les deux pays un déterminant essentiel du niveau de revenu, ce facteur pèse moins en France qu’aux Etats-Unis. La probabilité d’appartenir à la part de la population touchant des bas revenus est deux fois plus élevée aux Etats-Unis pour les individus sans le bac. Alors qu’outre-Atlantique le diplôme assure de disposer de revenus élevés, ce n’est pas le cas en France. Dans l’Hexagone, 30 % des bac + 3 faisaient partie des hauts revenus en 2012 alors qu’ils étaient 40,3 % aux Etats-Unis. Ce décalage s’explique : le niveau d’études a beaucoup progressé en France au cours des trente dernières années. Les diplômés sont donc plus jeunes en moyenne qu’aux Etats-Unis, et sont en conséquence moins rémunérés que leurs aînés

Source(s) : LesEchos.fr via la Revue de presse de notre contributeur anonyme

Informations complémentaires :

 

 

 

 

 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s