La mobilisation n'a pas été si importante, gage que les Français(es), qui ne se sont pas sentis concernés, pourront apprécier l'effet des ordonnances dans les mois qui viennent.
Photo Twitter- @FranceInsoumise
Devant des dizaines de milliers de personnes, réunis place de la République à Paris, Jean-Luc Mélenchon a appelé à poursuivre la mobilisation contre la casse du Code du travail promulguée par ordonnances par Emmanuel Macron.
Si les ordonnances ont été publiées samedi au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate, elles n'auront pas "force de loi" tant que le Parlement ne les aura pas ratifiées, a rappelé Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise dans un discours virulent de 45 minutes devant des dizaines de milliers de personnes, place de la République à Paris. D'ici ce passage à l'Assemblée, prévu en novembre, Jean-Luc Mélenchon "souhaite, avec les organisations syndicales, et nous sommes prêts à nous ranger derrière elles, une action forte et dense", en évoquant la possibilité de "déferler à un million sur les Champs-Elysées". "On en a connu d'autres qui se disaient droits dans leurs bottes et à qui on a fini par leur faire retirer", a ironisé le député des Bouches-du-Rhône en allusion au retrait du plan Juppé en 1995. Face à la foule scandant "résistance" et "dégagez", il a appelé "à une "casserolade", faire le plus de bruit possible avec des casseroles" samedi prochain, en référence aux actions menées par le mouvement des Indignés. Pour faire pression sur le gouvernement, il a incité lycéens et étudiants "à se mettre en mouvement".
"Soyez dignes de votre âge et de ceux qui vous ont précédé sans lesquels vous ne seriez pas protégés par le droit du travail", a-t-il lancé. Jean-Luc Mélenchon a consacré une bonne part de son discours à de violentes attaques contre Emmanuel Macron, "l'accusant de parler du peuple comme de la racaille". "Jamais auparavant personne n'avait parlé au peuple français de cette façon", a-t-il martelé. "C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE...", a-t-il répliqué au président de la République pour qui "la démocratie, ce n'est pas la rue".
Depuis la place de la Bastille, les manifestants ont marché vers la place de la République, à moins de deux kilomètres de là. Dans le carré de tête, derrière une banderole "Non au coup d'État social", figuraient notamment aux côtés du leader de La France insoumise, les députés France Insoumise, l'ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon. Les militants CGT étaient venus en nombre. Le Secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, est venu soutenir les manifestants avant de se joindre à la manifestation pour la Paix également dans Paris.
En marge de la manifestation, des militants radicaux du "black bloc" scandaient des slogans contre la police ou encore "Ni Dieu, ni maître... ni Mélenchon". De brefs incidents ont éclaté entre eux et des "Insoumis" près de la scène.
Après la mobilisation syndicale de jeudi, la manifestation sur un mot d'ordre plus large constituait un test pour le mouvement social et les Insoumis, qui remettent en cause la légitimité politique de l'exécutif. "On assume notre rôle et on prend l'initiative", souligne le député LFI Alexis Corbière. "La France insoumise se fait entendre et prend sa place", ajoute-t-il pour expliquer l'originalité d'un appel émanant d'un mouvement politique sur des revendications sociales. Le mot d'ordre a été élargi à l'ensemble des initiatives politiques du gouvernement depuis quatre mois, résumées par l'expression choc de "coup d'État social": augmentation de la CSG, réduction des aides au logement, suppression d'emplois aidés...
Source : L'Humanité.fr
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